Ils voulaient poser des bombes dans les townships

À un mois du Mondial de football, un complot de « suprémacistes » blancs d’extrême-droite a été déjoué par les forces de police sud-africaines.

Le township de Khayelitsha, au Cap, en février 2010. © F. O’Reilly/Reuters.

Le township de Khayelitsha, au Cap, en février 2010. © F. O’Reilly/Reuters.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 6 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Vu le climat « racial » très tendu ces derniers mois en Afrique du Sud, c’est le genre d’affaires que craignaient d’affronter les forces de l’ordre. Celles-ci viennent en effet de démanteler – un mois avant le lancement de la Coupe du monde de football – un complot ourdi par des militants de l’extrême droite blanche qui voulaient faire exploser des bombes dans des townships habités par les populations noires.

« La police a fait une descente dans un certain nombre d’endroits et certaines personnes avaient caché des armes et des munitions », a déclaré jeudi 6 mai le ministre de la Police, Nathi Mthethwa, au sujet de perquisitions effectuées récemment. « A Pretoria par exemple, quelques personnes qui ont été arrêtées (…) planifiaient de tester leurs explosifs dans n’importe quel township noir », a-t-il déclaré, sans fournir plus de précisions sur le nombre de personnes arrêtées et sur leurs cibles. Une seule certitude, selon le ministre, certains des suspects ont des liens avec l’extrême droite et prônent un « volkstaat » (république) blanc.

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Profondes inégalités

Le directeur de la police nationale, Bheki Cele, a quant à lui précisé que plusieurs individus avaient été arrêtés dans les provinces du Western Cape (sud-ouest), du Limpopo (nord) et de Gauteng, qui englobe Johannesburg et Pretoria. Pour les autorités, ce succès de la police démontre que l’Afrique du Sud est « bien préparée » pour accueillir le Mondial-2010 du 11 juin au 11 juillet et devrait attirer 300 000 visiteurs étrangers en Afrique du Sud.

Bien que souvent sous-jacentes, les tensions raciales restent vives en Afrique du Sud, avec la persistance de profondes inégalités seize ans après la chute de l’apartheid. Elles étaient était montées d’un cran avec l’assassinat du chef « suprémaciste » blanc Eugene Terreblanche, battu à mort dans sa ferme le 3 avril. Des membres de son Mouvement de résistance afrikaner(AWB), ont menacé de venger sa mort avant de se rétracter. Deux ouvriers agricoles, qui s’étaient immédiatement rendus à la police ont été inculpés pour meurtre, le 6 avril. Leur première comparution avait été suivie dans un climat extrêmement tendu par des centaines de personnes, membres de l’extrême droite blanche d’un côté, ouvriers noirs des environs de l’autre. (avec AFP)
 

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