Le dernier film de Bouchareb chamboule le Festival de Cannes

Le 21 mai, au Festival de Cannes, une cérémonie en hommage aux victimes de la guerre d’Algérie accompagnera la projection d’ « Hors-la-loi », le nouveau film de Rachid Bouchareb qui suscite déjà une vive polémique.

Dans le dernier film de Bouchareb, le passage sur les massacres de Sétif créé la polémique. © AFP

Dans le dernier film de Bouchareb, le passage sur les massacres de Sétif créé la polémique. © AFP

Publié le 4 mai 2010 Lecture : 2 minutes.

Le Festival de Cannes, qui ouvrira le 12 mai prochain, ne se tiendra pas uniquement sous le signe du  glamour et des paillettes. Vendredi 21 mai, à l’occasion de la projection de Hors-la-loi, le nouveau film controversé de Rachid Bouchareb, une cérémonie sera organisée en mémoire de « toutes les victimes de la guerre d’Algérie ».

Le sous-préfet de Grasse, Claude Serra, a précisé que « ce [serait] la meilleure manière de valoriser la mémoire des victimes », alors que le nouveau film du réalisateur franco-algérien suscite une grande polémique, avant même sa sortie sur les écrans.

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Une « falsification » de l’histoire ?

Hors-la-loi, production algéro-franco-belge, a été sélectionnée en compétition officielle du Festival de Cannes. Le film raconte l’histoire de trois frères, trois Algériens ayant vécu les massacres de Sétif et qui, indemnes, partent vivre en France où ils s’engagent pour l’indépendance de leur pays, tout en menant des vies de "petites frappes".

Ce sont les références historiques du film qui sont mis en cause. Le 23 avril, le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, qui n’a pu voir le film mais s’est fié à un rapport du service historique du ministère de la Défense, a accusé l’œuvre de « négationnisme » et de « falsification histoirique ».

À sa suite, des associations de harkis, d’anciens combattants et de pieds-noirs ont également pointé du doigt le film du Franco-Algérien, ainsi que des mouvements d’extrême-droite dont certains ont même promis « une croisade sur la Croisette ». Ambiance…

« Interdire » la projection

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Lors du conseil municipal du lundi 3 mai, André Mayet, élu non encarté de la majorité UMP de Cannes et président de la Maison des rapatriés de la ville, a appelé le préfet à « prendre ses responsabilités » et à « interdire » la projection du film, faisant valoir les risques de troubles à l’ordre public.

Il a aussi appelé – « sous le coup de la colère », se justifie-t-il -, à « l’occupation des marches du Palais », avant de se rallier à l’idée du maire UMP de Cannes, Bernard Brochand, d’organiser une cérémonie commémorative.

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Au coeur de la polémique : les massacres de Sétif, qui sont un épisode particulièrement sanglant de l’histoire algérienne. Le 8 mai 1945, jour de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, des nationalistes algériens organisent une manifestation, qui dégénère. La police réprime le mouvement de foule et tue un jeune Algérien, provoquant des affrontements entre Algériens et Européens. L’armée française intervient, et c’est le massacre : entre plusieurs milliers et plusieurs dizaines de milliers de morts côté algérien, plus de cent morts côté européen. (avec AFP).

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