Quand les colons brûlent des mosquées
La loi du talion, version aussi perverse que radicale. Pour se venger des mesures prises par le gouvernement israélien, qu’ils jugent trop favorables aux Palestiniens de la Cisjordanie occupée, des colons juifs ont apparemment pris l’habitude d’incendier des mosquées.
Mardi 4 mai, peu avant l’aube, une nouvelle mosquée de la Cisjordanie occupée vient d’être incendiée. L’attaque est immédiatement imputée à des colons israéliens par un responsable palestinien. « Ils ont mis le feu à la mosquée. Des témoins ont entendu le bruit de leur voiture vers 3 h du matin et les ont vus, à partir d’une fenêtre, mettant le feu à des livres. La plus grande partie de la mosquée a été détruite », déclare Jamal Daraghma, le maire de la localité d’Al-Loubban al-Charquiya (nord de Ramallah), où se trouve l’édifice religieux vandalisé. Le village est situé près des colonies juives d’Eli, de Maalé Nevona et de Shilo.
Certes, pour l’instant, les origines criminelles de l’incendie ne sont pas déterminées. L’administration militaire israélienne en Cisjordanie a ouvert une enquête. Mais ce n’est pas la première fois qu’un tel événement se produit.
Représailles systématiques
Le 14 avril, des colons israéliens vandalisent une mosquée dans la localité de Houwara, près de Naplouse (nord de la Cisjordanie). En hébreu, ils écrivent le nom du prophète Mahomet assorti de l’étoile de David, symbole du judaïsme, sur l’un des murs de la mosquée. Un peu plus tôt, en décembre 2009, même scénario. Des colons endommagent une mosquée du village palestinien de Yassouf, toujours dans le nord de la Cisjordanie.
Explication : des colons extrémistes pratiquent depuis des mois une politique de représailles systématiques – dite du « prix à payer » – qui consiste à attaquer des cibles palestiniennes, chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures qu’ils considèrent comme défavorables à la colonisation.
Affrontements avec Tsahal
Preuve du caractère sérieux du phénomène, les autorités israéliennes ont mis sur pied, en mars dernier, une unité spéciale de gardes-frontières stationnée dans le nord de la Cisjordanie pour tenter d’empêcher les exactions anti-palestiniennes de la part de colons. Une décision qui avait été prise, non à cause d’attentats contre des Palestiniens, mais à la suite de récents affrontements entre des colons extrémistes et des soldats.
Le 20 avril, jour de la célébration du 62e anniversaire de la création de l’État d’Israël, un groupe de colons avait été empêché par l’armée de pénétrer dans un village palestinien situé près de la colonie de Yitzhar, un bastion des colons les plus extrémistes situé dans le nord de la Cisjordanie. Les colons avaient lancé des pierres en direction des soldats, dont un avait été légèrement blessé. Sept hommes avaient ensuite été interpellés par la police israélienne.
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