« JCall », l’appel des juifs européens pour la paix au Proche-Orient
Près de quatre mille juifs européens de gauche ont lancé « JCall », un « appel à la raison » pour la paix au Proche-Orient, lundi à Bruxelles. Ce mouvement se veut le pendant européen du lobby américain JStreet, lui-même une alternative au très conservateur American Israel Public Affairs Committee (AIPAC).
« Nous aimons Israël de tout notre cœur, nous voulons un État juif, Israël, et qu’il vive en paix avec ses voisins. Mais nous pensons que le temps joue contre la paix. » La position de Michèle Szwarcburt, présidente du Centre communautaire laïc juif de Belgique, n’est pas habituelle. Ou en tout cas pas assez, selon les promoteurs de l’European Jewish Call for Reason (« Appel à la raison des juifs européens », ou « JCall »).
Opposés à la colonisation
Comme elle, plus de 4 000 juifs européens signataires de cet appel, dont l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, l’intellectuel Bernard-Henri Lévy ou encore l’historien Zeev Sternhel, veulent faire entendre un son de cloche différent sur le conflit israélo-palestinien.
Critiques de la politique du gouvernement Netanyahou, les signataires estiment que « l’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’État d’Israël ». Ils sont en faveur de la solution « deux peuples, deux États ». Quant à la colonisation, il s’agit pour eux « d’une erreur politique et d’une faute morale ».
Des « traîtres » pour la droite israélienne
Une position proche de celle du mouvement JStreet, un lobby créé aux États-Unis pour concurrencer le puissant American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), proche des conservateurs.
JCall n’est rattaché « à aucun parti, ni en Europe, ni en Israël », tient à préciser David Chemla, le président du mouvement français « La paix maintenant », qui soutient l’initiative. Cela n’a pas empêché des organisations proches du Likoud de Benyamin Netanyahou de qualifier les signataires de « traîtres » et de lancer un contre-appel intitulé « Raison garder ».
Mais « JCall » est également critiqué sur sa gauche par des associations juives qui dénoncent un texte trop timoré à l’égard des Palestiniens. Cette organisation reste en tout cas très attachée à l’État israélien. Si le texte appelle les États-Unis et l’Union européenne à faire « pression sur les deux parties », ses signataires sont « absolument opposés à un boycott d’Israël », affirme l’une des signataires, Véronique Hayoun. Comme le précise David Chemla : « Nous voulons aussi travailler contre les efforts constants de délégitimation d’Israël dans les pays européens. » (avec AFP)
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