Obama renouvelle les sanctions contre Damas
Malgré un rapprochement initié avec Damas en 2009, Washington n’a pas allégé les sanctions économiques contre le régime syrien qui avaient été instaurées par l’ancien président américain, George W. Bush, en 2004.
Ce n’est pas une surprise, mais cela ne va pas dans le sens d’une normalisation des rapports américano-syriens. Lundi 3 mai, Washington a renouvelé pour un an les sanctions imposées à Damas, accusé de soutenir des organisations « terroristes » et de chercher à détenir des missiles et des armes de destruction massives.
Les sanctions, imposées en 2004 par le prédécesseur de Barack Obama à la Maison Blanche, George W. Bush, avaient été prolongées en 2006, après l’assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri en 2005, puis avaient été renforcées en 2007 et renouvelées depuis. Elles concernent des restrictions sur le commerce et les investissements ainsi que le gel des avoirs de Syriens aux Etats-Unis.
L’administration Obama avait pourtant desserré l’étau sur le régime syrien en 2009 et fait des efforts prudents en vue d’envoyer un ambassadeur américain en Syrie, après plusieurs années de brouille diplomatique. En février dernier, le diplomate de carrière Robert Ford avait été désigné pour devenir le premier ambassadeur en Syrie depuis cinq ans. Une nomination qui doit cependant encore être confirmée par le Sénat.
Les Etats-Unis ayant été victimes le 1er mai d’une tentative d’attentat dans le quartier new-yorkais de Times Square, Obama aurait eu du mal à soutenir devant son opinion publique une diminution des sanctions vis à vis d’un Etat qui soutient fidèlement le régime iranien et qui est, en outre, accusé par Washington de soutenir le Hezbollah libanais en lui fournissant un armement toujours plus perfectionné.
Soutien à Israël
Dans un message adressé au Congrès ou il explique les raisons du renouvellement des sanctions, Obama affirme que le gouvernement syrien a fait « des progrès » pour faire cesser l’infiltration de combattants étrangers en Irak. Mais ajoute-t-il, la Syrie « continue de soutenir des organisations terroristes et de chercher à détenir des armes de destruction massive et des missiles » et constitue toujours « une menace inhabituelle et extraordinaire » pour « la sécurité nationale, la politique étrangère et l’économie des Etats-Unis ».
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait prévenu la semaine dernière le président syrien Bachar al-Assad que ses « décisions pourraient signifier la guerre ou la paix dans la région ». « Nous avons exposé avec force les graves dangers que fait courir le transfert d’armes de la Syrie au Hezbollah », a-t-elle expliqué. Un tel transfert, « en particulier de missiles à longue portée », menacerait la sécurité d’Israël, « déstabiliserait profondément la région » et violerait la résolution de l’ONU régulant les importations d’armes au Liban, a-t-elle précisé.
En clair, les Etats-Unis tentent par leur attitude ferme d’obtenir le soutien d’Israël, en vue de leur plan de règlement du conflit israélo-palestinien. Les éclarations de Hillary Clinton intervenaient ainsi après elles du président israélien Shimon Peres qui a accusé la Syrie de fournir au Hezbollah des missiles Scud, susceptibles d’atteindre l’ensemble du territoire d’Israël. La Syrie a quant à elle démenti ces accusations et mis en garde Washington contre le fait de prendre au sérieux les propos israéliens. (avec AFP)
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