L’argent ne fait pas le bon tueur

Un magnat de l’immobilier, une chanteuse populaire, un ancien policier et un champion de kick-boxing. Tous sont au centre d’une affaire de meurtre qui défraie la chronique. Hicham Talaat Moustafa, homme d’affaires proche du pouvoir, est accusé d’avoir fait assassiner son ex-maîtresse. Son procès et celui de son complice présumé vient de reprendre au Caire.

Hicham Talaat Moustafa et la chanteuse libanaise Suzanne Tamim (photomontage). © AFP

Hicham Talaat Moustafa et la chanteuse libanaise Suzanne Tamim (photomontage). © AFP

Publié le 29 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Comme un feuilleton à rebondissements, le procès de l’homme d’affaires égyptien Hicham Talaat Moustafa a repris au Caire cette semaine. Ce jeudi 29 avril, la justice commençait à examiner les pièces à conviction dans une affaire qui avait déjà été jugée une première fois en mai 2009. À cette époque, le magnat de l’immobilier et son complice avaient été condamnés à la peine capitale par pendaison. Mais un vice de procédure bien opportun avait abouti à l’annulation du procès.

L’homme d’affaires Hicham Talaat Moustafa est accusé d’avoir commandité l’assassinat de sa maîtresse, une chanteuse libanaise très populaire, Suzanne Tamim, qui avait été retrouvée morte dans son appartement de Dubaï, le 28 juillet 2008. L’assassin présumé n’est autre que le gardien de l’immeuble, Mohsen el-Sokkari, un ancien policier qui aurait touché 2 millions de dollars pour exécuter la jeune femme. Il a d’abord avoué le meurtre, avant de se rétracter lors du premier procès.

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Allées et venues suspectes

Le tribunal a examiné, le 28 avril, les photographies du corps de Suzanne Tamim, âgée de 30 ans au moment des faits. Son corps était recouvert de nombreuses plaies causées par des coups de couteau. Sa gorge était entaillée et elle présentait des blessures aux bras, preuves de tentatives désespérées de se défendre.

La cour a également visionné des images des caméras de surveillance montrant Mohsen el-Sokkari entrer et sortir de l’immeuble de la victime, le jour du meurtre. À sa sortie, l’homme avait changé d’habits. La police de Dubaï affirme avoir découvert des vêtements tâchés de sang dans le bâtiment. Les avocats d’El-Sokkari affirment que l’heure inscrite sur les images a été truquée, et lui-même affirme s’être changé après une séance de sport.

L’affaire fait grand bruit au Liban comme en Égypte. Suzanne Tamim avait été rendue célèbre en 1996 par un concours de jeunes talents. La presse arabe lui prêtait des relations amoureuses toutes plus rocambolesques les unes que les autres.

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50 millions de dollars pour un mariage

Les journaux égyptiens avaient révélé sa liaison avec Hicham Talaat Moustafa. À la tête du Talaat Mustafa Group – une société pesant plusieurs milliards de dollars –, c’est aussi un homme politique issu du Parti national démocratique (PND, au pouvoir). Membre du Sénat, son immunité avait été levée et il avait été remplacé par son frère à la tête de son entreprise. Après le premier verdict, les actions de la société avaient fortement chuté.

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Toujours selon la presse cairote, la relation entre la chanteuse et l’homme d’affaire aurait pris fin quelques mois avant le drame. Hicham Talaat Moustafa aurait même proposé 50 millions de dollars à sa maîtresse pour qu’elle accepte de l’épouser… Mais elle avait finalement convolé avec le champion irakien de kick-boxing, Riyad al-Azzawi, qu’elle avait rencontré à Londres. Peu avant l’assassinat, le couple aurait acheté un luxueux appartement à Dubaï.

Riyad al-Azzawi avait déclaré au journal britannique Sunday Times, ainsi qu’à la police anglaise, que sa femme recevait des menaces et qu’elle « avait peur pour sa vie, affirmant qu’elle mourrait entre les mains d’un tueur professionnel ». (avec AFP)

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