Un sénateur rattrapé par son mariage avec une mineure

Le sénat du Nigeria va lancer une enquête sur l’un de ses membres, Ahmed Sani Yerima. Selon la presse, il a épousé une Égyptienne de 13 ans.  

Le sénateur de l’État du Zamfara, Ahmed Sani Yerima. © SENAT DU NIGERIA/NASSNIG.ORG

Le sénateur de l’État du Zamfara, Ahmed Sani Yerima. © SENAT DU NIGERIA/NASSNIG.ORG

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 29 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Ahmed Sani Yerima était jusque-là connu au Nigeria pour avoir été le premier gouverneur à introduire la charia dans son État de Zamfara, dans le nord musulman du pays. C’est désormais une affaire de mœurs qui lui colle à la peau.

Après réception d’une pétition de onze associations, le Sénat a décidé d’ouvrir une enquête sur le mariage d’Ahmed Sani Yerima avec une mineure égyptienne de 13 ans. L’union a été célébrée à la mosquée nationale d’Abuja, après que le sénateur ait versé 100 000 dollars de dot, d’après la presse locale.

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Femmes en colère

Cette affaire, qui suscite des manifestations de femmes depuis mardi devant le Parlement d’Abuja, a amené l’Agence de lutte contre le trafic des êtres humains à demander des explications au sénateur, mercredi soir.
« La Communauté de défense des droits de l’homme au Nigeria [l’organisation à l’origine de la pétition, NDLR] et d’autres organisations ont exprimé leur inquiétude et leur consternation face aux actes présumés d’un sénateur distingué et qui sont considérés, à la fois comme condamnables et manifestement illégaux », lit-on dans ce texte.

Le groupe estime que ce mariage viole une loi sur la protection des enfants datant de 2003, qui interdit le mariage avant 18 ans. Elle criminalise les contrevenants avec une amende de 500 000 nairas (2 500 euros environ) et/ou cinq ans de prison.

Selon les pétitionnaires, cette union violerait aussi les obligations du Nigeria envers la Convention internationale des droits de l’enfant, dont le pays est signataire. Ils appellent aussi cette enquête de leurs vœux afin de déterminer l’identité exacte de cette enfant et les circonstances de son arrivée au Nigeria.

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« Image négative pour le pays »

La ministre chargée des Affaires de la femme, Josephine Anenih, a demandé à ce que la vérité soit faite sur cette affaire. « Si c’était vrai, a-t-elle dit, ce serait tout à fait choquant, abominable et très condamnable. C’est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter ou permettre dans ce pays », a-t-elle déclaré aux journalistes.

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L’Agence nationale chargée de l’interdiction de la traite des personnes et autres questions (NAPTIP) a demandé, mercredi soir, au sénateur Yerima de se présenter dans ses bureaux.
Dans un communiqué, elle précise que cette requête est connectée au mariage, source « de grande inquiétude pour l’agence, et qui a attiré une image négative pour le pays ».
L’intéressé ne s’est pas encore exprimé publiquement sur cette affaire (avec AFP).
 

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