Une erreur humaine à l’origine du crash de Kenya Airways

L’enquête sur l’accident aérien de Kenya Airways, qui avait provoqué la mort de 114 personnes en mai 2007 au Cameroun, est close. Elle a conclu à une responsabilité humaine, le pilote ayant commis plusieurs erreurs fatales.  

Des drapeaux en berne en l’honneur des victimes de l’accident d’avion, le 14 mai 2007 à Nairobi. © AFP

Des drapeaux en berne en l’honneur des victimes de l’accident d’avion, le 14 mai 2007 à Nairobi. © AFP

Publié le 28 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Trois ans après l’accident, l’enquête a finalement conclu à une erreur humaine. Le crash d’un Boeing 737-800 de la compagnie Kenya Airways, peu après son décollage de l’aéroport de Douala au Cameroun, le 5 mai 2007, est donc dû à une erreur du pilote qui n’a pas redressé à temps l’inclinaison sur la droite de l’appareil.

« Le capitaine (…) apparaît confus quant à l’altitude de l’appareil et procède à des corrections erratiques, augmentant [ainsi] l’inclinaison de l’appareil à un angle de 50° sur la droite », détaille le rapport, rendu public mercredi 28 avril. Lorsque l’angle d’inclinaison de l’appareil a ensuite atteint 70° sur la droite, le capitaine a déclaré : « Nous nous écrasons. » Son copilote lui a alors dit de redresser l’avion vers la droite avant de se reprendre rapidement : « Gauche, gauche, gauche, capitaine ! »

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Désorientation spatiale

Selon le rapport, publié sur le site internet de l’autorité camerounaise de l’aviation civile, les manœuvres du pilote sont dues « à une désorientation spatiale après une longue et lente dérive durant laquelle il n’a procédé à aucune surveillance des instruments, le tout de nuit, sans aucun repère visuel extérieur ».

« C’est une chose avec laquelle nous vivons, nous les pilotes. C’est une menace pour nous », a expliqué Stuart Hutchinson, le responsable de la flotte des Boeing 737 de Kenya Airways, au cours d’une conférence de presse organisée à la suite de la publication du rapport. « Il peut y avoir des situations où la désorientation spatiale n’est pas identifiée et est imperceptible, ce qui finalement conduit à une incapacité », a-t-il expliqué.

L’accident avait causé la mort de tous les occupants de l’appareil, soit 114 personnes dont les corps avaient été retrouvés deux jours après le crash, dans une zone de mangrove marécageuse.

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Pilote automatique mal enclenché

L’enquête a aussi révélé que l’avion avait volé, cette nuit d’orage, sans autorisation de décoller de la part de la tour de contrôle de Douala. Puis l’avion a survolé la ville, toujours sans autorisation. « Nous ne pouvons expliquer pourquoi », a expliqué Stuart Hutchinson. Le rapport assure cependant que les conditions météorologiques au moment du décollage « remplissaient les conditions minimales de la compagnie et de l’aéroport ».

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La direction de la compagnie Kenya Airways s’est dite satisfaite de ce rapport jugé « utile », mais a émis des réserves sur certaines conclusions de l’enquête. Notamment à propos du pilote automatique qui, selon le rapport, était mal enclenché.

« Nous sommes entièrement satisfaits, à présent que nous avons le document. L’enquête est terminée et documentée », a pour sa part déclaré le ministre kenyan des Transports, Amos Kimunya. (avec AFP)

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