Exclusif : révélations dans l’affaire Millicom

Le fils d’un chef d’État, lui-même ministre d’État – Karim Wade en l’occurrence -, des accusations de corruption par média interposé portant sur un montant de 200 millions de dollars, une entreprise américaine de télécommunication… Le dernier épisode de l’affaire Millicom ne manque pas de piquant.

Les accusations qui pèsent sur Karim Wade ont été balayées par un responsable de Sentel. © AFP

Les accusations qui pèsent sur Karim Wade ont été balayées par un responsable de Sentel. © AFP

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Publié le 26 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

L’affaire qui oppose l’État sénégalais à l’entreprise Millicom n’en finit plus de rebondir. Car, au-delà du bras de fer engagé entre Dakar et les dirigeants américains de la société de télécoms, Karim Wade, l’actuel ministre d’État – et fils du président – est accusé d’avoir réclamé 200 millions de dollars, pour son compte personnel, au président de Millicom en échange du maintien de la licence lors d’une réunion dans un palace parisien, en juin 2008. Une accusation gravissime, démentie le 19 avril dernier par Pape Abdoul Ba, président du conseil d’administration de Sentel, la filiale sénégalaise de… Millicom ! Explications.

Face à ce qu’elles estiment être une campagne de diffamation, les autorités sénégalaises avaient réagi, d’abord, par une mise au point de Souleymane Ndéné Ndiaye, le Premier ministre, et par un communiqué de Karim Wade, au début de février. Ensuite – et c’est un tournant majeur dans cette affaire –, une sommation interpellative avait été émise le 19 avril et adressée à Pape Abdoul Ba.

Témoignage de poids

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En clair, le procédé avait pour but d’obtenir, par voie d’huissier – donc avec valeur de témoignage devant un tribunal – des réponses à certaines questions. Cet acte, que nous nous sommes procuré, comporte sept questions relatives à la rencontre parisienne au cours de laquelle auraient été exigés les 200 millions et à laquelle Pape Abdoul Ba a assisté. « Le montant de 200 millions de dollars ou un quelconque autre montant ont-ils été évoqués par le requérant [Karim Wade, NDLR] comme devant lui revenir à titre personnel ? » Réponse de Ba : « Non. » « Lors de ladite réunion, MM. Wade et Sy ont-ils réclamé au groupe Millicom une quelconque somme ou un quelconque avantage à leur profit personnel ? » « Non », écrit une nouvelle fois Pape Abdoul Ba. « MM. Wade et Sy ont-ils jamais réclamé à quelque autre moment que ce soit, à titre personnel, une somme ou un avantage quelconque au groupe Millicom ? » Toujours « non »… Un témoignage d’un poids énorme : désormais, Millicom se trouve démentie par… Millicom. Affaire à suivre…

Retrouver cet article en intégralité dans le numéro 2572-2573 de Jeune Afrique, en kiosques du 25 avril au 8 mai 2010.

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