Génocide de 1994 : les regrets du Canada

Lors de sa visite à Kigali, la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, a reconnu une « part de responsabilité » de son pays dans le génocide de 1994 et a exprimé ses regrets envers la population du Rwanda.

Michaëlle Jean a reconnu « une part de responsabilité » du Canada, dans l’inaction face au génocide © REUTERS

Michaëlle Jean a reconnu « une part de responsabilité » du Canada, dans l’inaction face au génocide © REUTERS

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 22 avril 2010 Lecture : 1 minute.

« Au nom des Canadiens et Canadiennes, je tiens à vous exprimer que notre mémoire à nous aussi est meurtrie par ce que vous avez vécu ». Les mots que Michaëlle Jean, la gouverneure générale du Canada (la plus haute fonction politique du pays) a choisi pour parler du génocide à Kigali, mercredi 22 avril, sont nettement plus lyriques que ceux employés par le président français Nicolas Sarkozy lors d’une visite similaire en février dernier.

« Nous aurions pu faire une différence »

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Michaëlle Jean s’est recueillie devant le mémorial du génocide de Gisozi pendant la matinée. A la sortie du monument, en compagnie du président Paul Kagamé, elle s’est ensuite livrée à une analyse de la responsabilité du Canada dans le génocide de 1994.

« En 2004, le parlement du Canada a consacré le 7 avril [la date du début du génocide de 1994, NDLR] jour de mémoire du génocide au Rwanda », a-t-elle d’abord rappelé avant d’en venir au rôle de son pays. « En 2008, dans une nouvelle motion du gouvernement du Canada, il a été réitéré que le génocide a résulté de l’indifférence et de l’inaction de la communauté internationale qui a gravement manqué à son devoir d’assistance à une population en danger, a-t-elle expliqué. Le Canada n’hésite pas à reconnaître sa part de responsabilité (…). Je crois que nous aurions pu faire une différence, je crois que nous aurions pu limiter l’ampleur de l’horreur », a-t-elle conclu.

Michaëlle Jean a cependant tenu à rappeler le rôle du général Roméo Dallaire, un Canadien qui commandait la force de maintien de la paix de l’ONU au Rwanda (MINUAR) avant et pendant le génocide, et qui avait tenté d’alerter – sans succès – la communauté internationale sur le drame en cours.

La gouverneure générale du Canada, dont le mandat doit prendra fin en septembre prochain, est en tournée africaine depuis le 14 avril. Elle s’était déjà rendue au Sénégal et en RD Congo, et doit achever sa tournée par une visite au Cap-Vert. (avec AFP)

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