Julius Malema, l’enfant terrible de l’ANC

Le chef de la Ligue de jeunesse de l’ANC (Ancyl), Julius Malema, doit être visé par une procédure disciplinaire interne au parti. Ses dérapages à répétition sur fond de vives tensions raciales ont fini par irriter les leaders de l’African National Congress (ANC).

Au palais présidentiel, à Pretoria, lors la prestation de serment de son mentor. © BENEDICTE KURZEN/VII MENTOR PROGRAM POUR J.A.

Au palais présidentiel, à Pretoria, lors la prestation de serment de son mentor. © BENEDICTE KURZEN/VII MENTOR PROGRAM POUR J.A.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 20 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Le président Jacob Zuma l’avait laissé entendre. C’est désormais officiel : les dérapages incontrôlés du turbulent leader de la Ligue de jeunesse de l’ANC (Ancyl), Julius Malema, vont faire l’objet d’une procédure disciplinaire. C’est ce qu’a annoncé la secrétaire générale de l’ANC, Thandi Modise, mardi 20 avril, lors d’une conférence de presse où elle s’est cependant employée à minimiser la portée de cette décision.

Risque d’exclusion

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« Il [Malema, NDLR] a été informé [de la procédure, NDLR], mais il n’y a pas encore eu de mise en accusation formelle », a-t-elle déclaré. Les sanctions de l’ANC peuvent aller jusqu’à l’exclusion de ses membres, mais Thandi Modise a sous-entendu que cela n’irait vraisemblablement pas jusque là, puisque le parti « n’est pas friand de cette mesure ».

« Les responsables de l’ANC discuteront de ces questions disciplinaires en interne et n’en feront pas part aux médias », a-t-elle ajouté, assurant toutefois que l’issue de la procédure sera rendue publique.

L’annonce de cette mauvaise passe pour Malema intervient au lendemain d’une réunion au sommet entre les dirigeants de l’ANC et ceux de l’Ancyl. À la tête cette dernière depuis avril 2008, Malema est connu pour ses sorties à connotation raciale. Soutien inconditionnel de Jacob Zuma, il s’était déclaré « prêt à tuer » pour lui à l’été 2008, et avait affirmé que la jeune fille qui l’avait accusé de viol avait « passé du bon temps ». Il avait été condamné pour cela à s’excuser publiquement et à payer 50 000 rands (environ 5 000 euros) à un centre d’aide aux femmes battues.

Allié encombrant pour Zuma

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Mais depuis l’arrivée de Jacob Zuma au pouvoir et l’exacerbation des tensions raciales suite à l’assassinat d’Eugène Terreblanche, l’ANC a de plus en plus de mal à couvrir les braillements de son enfant terrible. Récemment, il avait entonné à plusieurs reprise un chant traditionnel de l’ANC – interdit par la justice sud-africaine – appelant à « tuer les Boers » (les fermiers blancs afrikaners).

Début avril, il avait traité un journaliste de la BBC de « bâtard » doté d’une « tendance de Blanc (…) à attaquer les Noirs », avant de l’expulser d’une conférence de presse. Jacob Zuma avait finalement réagi le 10 avril, estimant que l’Ancyl avait adopté « un comportement et des propos complètements étrangers à la culture de l’ANC ». (Avec AFP)
 

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