Deux généraux derrière les barreaux

Deux pointures du Front partiotique rwandais (FPR), l’ancien numéro deux de la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad), Karenzi Karake, et l’ancien chef d’état-major des forces aériennes Charles Muhire, ont été arrêtés pour raisons de « discipline » et pour « corruption ».

Le président rwandais Paul Kagame. © AFP

Le président rwandais Paul Kagame. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 20 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Parfois, l’armée préfère ne pas laver son linge sale en famille. Une semaine après un vaste remaniement à la tête des armées – avec la nomination du chef d’état-major James Kabarebe au poste de ministre de la Défense – deux généraux ont ainsi été « arrêtés » et « suspendus » de leurs fonctions, a annoncé à l’AFP le porte-parole de l’armée rwandaise, le major Jill Rutaremara.

Il s’agit d’Emmanuel Karenzi Karake et de Charles Muhire. Le premier se voit reprocher sa « mauvaise conduite non conforme aux principes qui régissent la discipline des Forces rwandaises de défense » (RDF), et le second un « crime grave de corruption et abus de pouvoir ». « Cette décision a été prise pour renforcer la discipline, le respect et la confiance » au sein de l’armée rwandaise, a expliqué le major Rutaremara.

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L’arrestation de ces deux généraux survient alors que le gouvernement a mis en cause récemment deux anciens officiers supérieurs, le général Kayumba Nyamwasa (ex-chef d’état-major de l’armée) et le colonel Patrick Karegeya (ancien chef des renseignements extérieurs) dans une récente série d’attaques à la grenade à Kigali.

Anciens proches de Kagame

Ceux-ci, aujourd’hui en fuite en Afrique du Sud, sont accusés par la justice rwandaise d’avoir fomenté « des actes terroristes » et mis en œuvre « des projets de déstabilisation de l’État ». « Personne (…) ne peut faire un coup d’État » au Rwanda, avait mis en garde début mars le président Kagame, qui sera vraisemblablement candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle prévue en août 2010.

Qui sont les généraux arrêtés ? Karenzi Karake, dit « KK », est l’ancien numéro deux de la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad), déployée au Darfour dans l’ouest du Soudan, qui compte un important contingent rwandais. Quant à Charles Muhire, c’est l’ancien chef d’état-major des forces aériennes. Il avait été nommé le 10 avril chef d’état-major de la Force de réserve de l’armée.

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Tous deux sont des Tutsi anglophones issus de la diaspora ougandaise (comme le président Kagame) et ils faisaient partie du cercle très restreint des chefs militaires de haut rang du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame. Le général Karake, en particulier, a joué un rôle très important dans l’offensive menée en 1996 en République démocratique du Congo (RDC), au cours de laquelle des dizaines de milliers de réfugiés hutus rwandais avaient été massacrés.

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