Kadhafi exhorte le monde à aider Barack Obama
Dans un discours prononcé près de Syrte, jeudi 15 avril, le « Guide » libyen appelle à soutenir la politique du président américain Barack Obama, notamment envers l’Iran. Mais il en profite aussi pour livrer à nouveau sa solution iconoclaste du conflit israélo-palestinien.
La politique étrangère de Barack Obama au Moyen-Orient commencerait-elle à porter ses fruits ? Le président américain vient en tout cas de recevoir le soutien inattendu de Mouammar Kadhafi, qui s’exprimait dans un discours près de Syrte, sa ville natale, en mémoire des bombardements américains sur Tripoli et Benghazi qui avaient fait 41 morts le 15 avril 1986.
« J’appelle tout le monde à donner du temps à Obama et à appuyer sa politique, tant que son programme est pacifique », a exhorté le « Guide » libyen. « Nous avons confiance en notre fils Baraka ("chance", en arabe) Obama et, s’il poursuit sa politique sage et pacifique, nous allons l’aider et l’appuyer pour qu’il réussisse », a-t-il ajouté devant près d’un millier de sympathisants.
La solution d’un seul État israélo-palestinien
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Barack Obama emploie une politique de main tendue à l’égard de l’Iran, tout en essayant de stopper la prolifération des armes nucléaires. Mais selon Kadhafi, la politique d’Obama à l’égard d’Israël empêche Washington d’obtenir le soutien plein et entier du monde arabe dans ses démarches. Le président américain doit ainsi « abandonner la solution naïve » de deux États indépendants israélien et palestinien, a affirmé le « Guide ».
Celui-ci estime en effet que l’objectif poursuivi par la communauté internationale n’a « aucune chance d’aboutir ». Revenant sur une idée qu’il avait déjà présentée en septembre 2009 devant l’assemblée générale de l’ONU, Kadhafi préconise au contraire la création d’un seul État démocratique pour les Palestiniens et les Israéliens. Ce qui, pour lui, implique le retour des réfugiés palestiniens et le démantèlement de l’arsenal nucléaire israélien.
États-Unis/Libye : un lent rapprochement
Après plusieurs dizaines d’années de crise, la Libye semble donc de plus en plus se rapprocher des États-Unis. Rompues en 1981, les relations diplomatiques entre les deux pays n’avaient été rétablies qu’en 2004, après que la Libye a renoncé à acquérir des armes de destruction massive. En 2006, la normalisation des relations entre Washington et Tripoli s’était poursuivi avec le retrait de la Libye de la liste américaine des États soutenant le terrorisme et la nomination d’ambassadeurs par les deux États. Depuis, plusieurs sociétés américaines ont remporté des contrats de prospection et de production d’hydrocarbures en Libye. (Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- La justice sénégalaise fait reporter l’inhumation de Mamadou Moustapha Ba, évoquan...
- Une « nouvelle conception de l’autorité » : Mohamed Mhidia, un wali providentiel à...
- Les sextapes de Bello font le buzz au-delà de la Guinée équatoriale
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello