Kofi Yamgnane lance son propre parti

Plus d’un mois après le scrutin présidentiel contesté qui a vu la réélection de Faure Gnassingbé à la tête du pays, Kofi Yamgnane choisit de transformer son association militante Sursaut Togo en parti politique.

Kofi Yamgnane, porte-parole du Frac, le 8 février 2010 à Paris. © AFP

Kofi Yamgnane, porte-parole du Frac, le 8 février 2010 à Paris. © AFP

Publié le 16 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

L’opposant Kofi Yamgnane, porte-parole du Front républicain pour l’alternance et la démocratie au Togo (Frac), a appelé, jeudi 15 avril, à manifester samedi 17 contre la réélection de Faure Gnassingbé et annoncé la mutation de son association Sursaut Togo en parti politique. Dans un communiqué, il a précisé que cette transformation a pour but d’ « être présent sur l’échiquier togolais et [de] constituer une opposition sans concession face à un pouvoir vomi par tout un peuple ».

L’association Sursaut Togo, tout comme l’Union des forces du changement (UFC) et trois partis politiques, sont réunis au sein du collectif de l’opposition Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac). Kofi Yamgnane, ancien responsable politique en France dont il a également la nationalité, avait souhaité se porter candidat à la présidentielle du 4 mars mais son dossier avait été rejeté par la Cour constitutionnelle, en raison d’une incertitude sur sa date de naissance.

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L’opposition accuse la police d’avoir violé des militantes

L’opposition soutient que Jean-Pierre Fabre, le candidat de l’UFC et considéré comme un sérieux adversaire du président sortant Faure Gnassingbé, a remporté le scrutin présidentiel à tour unique. Mais c’est le fils du général Gnassingbé Eyadema – au pouvoir durant 43 ans et décédé en 2005 – qui a été officiellement réélu avec 60,88 % des voix. Depuis, les manifestations sont devenues hebdomadaires (le samedi), et l’ampleur de la protestation ne faiblit pas.

Mercredi soir, une marche de protestation organisée par l’opposition a dû être reportée, faute d’autorisation, et 70 personnes ont été interpellées au siège de l’UFC, à Lomé. Relâchés depuis, certains militants de l’opposition affirment avoir reçu de mauvais traitements.

« Certaines femmes ont subi des touchers vaginaux, des viols et autres traitements inhumains et dégradants », a martelé le vice-président de l’UFC Patrick Lawson, dans un communiqué à la presse. L’armée est également accusée d’avoir pillé les bureaux visités. Jeudi, les responsables du Frac ont dénoncé ces dérives lors d’une conférence de presse à Lomé, et appelé à une nouvelle mobilisation.

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Le 24 mars, 30 personnes avaient été blessées après une veillée qui avait dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, selon l’opposition. Aucun bilan officiel n’avait alors été communiqué.

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