Disparition de Guy-André Kieffer : le principal suspect relâché

La cour d’appel de Paris a annoncé, jeudi 15 avril, la remise en liberté de Jean-Tony Oulaï, principal suspect dans la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, à Abidjan en 2004.

Une affiche de Reporters sans frontières représentant Guy-André Kieffer. © D.R.

Une affiche de Reporters sans frontières représentant Guy-André Kieffer. © D.R.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 15 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

L’enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, qui travaillait comme indépendant pour plusieurs journaux ivoiriens, prend une nouvelle tournure, presque six ans jour pour jour après sa disparition, le 16 avril 2004.

Jean-Tony Oulaï, ancien responsable des services secrets ivoiriens, sera remis en liberté vendredi 16 avril, comme l’a annoncé la cour d’appel de Paris, jeudi. Considéré comme le principal suspect, Toulaï était soupçonné d’avoir dirigé un commando ayant procédé au rapt du journaliste. Il avait été mis en examen dès son arrivée en France, en janvier 2006, relâché, placé sous contrôle judiciaire, puis placé en détention, en octobre 2007, pour non-respect de la procédure.

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Un nouveau départ pour la procédure »

Jean-Tony Oulaï a toujours démenti son implication dans le meurtre présumé du journaliste. « Mon client a toujours affirmé qu’il était étranger à la disparition de Guy-André Kieffer », a ainsi rappelé jeudi Me Patrick Maisonneuve, son avocat.

La famille Kieffer qui a tenu, jeudi, une conférence de presse à l’association Reporters sans frontières, s’est également félicitée de cette décision, rappelant son souhait de voir avancer l’enquête et de « remonter jusqu’aux commanditaires ».

« La remise en liberté de Jean-Tony Oulaï est un nouveau départ pour la procédure, a estimé Me Alexis Gublin, qui assure la défense de Bernard Kieffer, l’un des frères du disparu. Il n’y a plus aucun délai butoir lié à cette détention provisoire [pour terminer l’enquête, ndlr]. La justice française va pouvoir enquêter aussi longtemps et aussi loin qu’elle le souhaite. »

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Multiples rebondissements

« Toute l’affaire tourne autour du palais présidentiel, a encore affirmé Bernard Kieffer. Vraisemblablement, Guy-André a séjourné deux jours dans une cellule du palais. » Selon lui et son avocat, les enquêteurs français sont sur le point de faire la lumière sur cette affaire qui, depuis six ans, a connu de multiples rebondissements. Ainsi, selon un homme entendu en août 2009 par les juges parisiens Patrick Ramaël et Nicolas Blot, le journaliste aurait été tué par erreur. Le témoin, qui se présente comme un ancien major de l’armée ivoirienne, affirme que le Franco-Canadien a été enlevé par un commando dont les seules intentions étaient de l’effrayer.

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L’un des avocats de l’épouse du président Laurent Gbagbo, Me Ange Rodrigue Dadje, a aussitôt mis en cause, jeudi, le travail des juges français et assuré que son pays n’entravait pas la recherche de la vérité. Simone Gbagbo, soupçonnée d’être impliquée de près ou de loin dans l’affaire à travers des membres de sa sécurité, avait été entendue par les juges d’instruction parisiens en avril 2009, de même que le ministre du Plan, Paul-Antoine Bohoun-Bouabre.

A la veille du sixième anniversaire de la disparition du journaliste, une campagne d’affichage a été lancée par le Collectif ivoirien vérité Guy-André Kieffer à Abidjan pour demander « la vérité ». « 16 avril 2004-16 avril 2010. Six ans déjà que notre ami et confrère Guy-André Kieffer a disparu à Abidjan. Où est-il ? », interpellent les affiches.

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