Pourquoi Adebayor ne veut plus jouer en équipe nationale
Quelles sont les motivations réelles du capitaine des Éperviers et avant-centre de Manchester City, Emmanuel Adebayor, qui a annoncé le 12 avril qu’il prenait sa retraite internationale ? La raison invoquée – il serait « toujours hanté » par l’attaque du bus de sa sélection à Cabinda (Angola), il y a trois mois – ne convainc ni ses fans, ni la presse togolaise. Reportage.
La nouvelle s’est répandue lundi soir comme une trainée de poudre. Le lendemain, aux premières heures de la matinée, de petits groupes de fans du capitaine de la sélection nationale de football, Emmanuel Adebayor, commentaient avec émotion la « regrettable décision » de leur idole. « Il a décidé de ne plus jouer en équipe nationale mais notre pays a encore besoin de lui. Si la Caf [Confédération africaine de football, ndlr] lève notre sanction de ne pas jouer les deux prochaines CAN [Coupe d’Afrique des nations, ndlr], je crois qu’il pourrait revenir avec les Éperviers », affirme Ibrahim Aboubacar, du club des supporteurs de l’international togolais. Les fans d’Adebayor, en tout cas, militent ardemment pour son retour. Une page Facebook dénommée "Adebayor doit rester", a été immédiatement créée pour exiger le retour de la star.
Mauvaise gestion
À en croire certains, Adebayor aurait cependant peu de chance de revenir sur sa décision, car son départ serait avant tout lié à son ras-le-bol du football togolais. « Son retrait exprime son exaspération devant une fédération qui a du mal à s’entendre, et qui gère de manière quasiment nulle la ‘chose’ footballistique », confie un membre de la Fédération togolaise de football sous le couvert de l’anonymat.
Autre version, qui n’est pas incompatible avec la précédente, le joueur togolais ne pourrait « plus accepter les délires » du football africain en général. « Le summum de cette mauvaise gestion au niveau continental est atteint avec l’exclusion du Togo par la Caf des deux prochaines CAN », dit Hans Masro, président de l’Association des journalistes sportifs du Togo (AJST). « Adebayor se dit qu’il n’a plus rien à perdre. Mais si la médiation du président de la Fifa, « Sepp » Blatter, pour cette affaire Caf/Togo porte ses fruits, on pourrait alors s’attendre à son retour en sélection », espère-t-il cependant.
Règlement à l’amiable
Beaucoup de Togolais ne comprennent pas la décision subite du capitaine des Éperviers. « Aujourd’hui, Adebayor avance des arguments que je trouve peu convaincants » [Il se dit « toujours hanté » par le mitraillage du bus de sa sélection au Cabinda, ndlr], explique Augustin Améga, directeur de publication du bi-hebdomadaire Global Sport. « A partir du moment où les autorités togolaises ont accepté le règlement à l’amiable auquel Adebayor avait appelé dans une lettre, je ne vois pas pourquoi il se mettrait à l’écart du football togolais », s’interroge le journaliste.
Quoi qu’il en soit, les officiels togolais accusent le coup. « C’est regrettable », lâche Hubert Velud, l’entraîneur de l’équipe nationale togolaise qui, lui aussi, ne cache pas son espoir de voir le joueur revenir sur sa décision. Quant au ministre togolais des Sports, Christophe Tchaou, il se contente de signaler qu’il n’a pas été officiellement informé de la décision du joueur. Sous-entend-il par là qu’Adebayor pourrait bluffer afin que le Togo accepte plus facilement le règlement à l’amiable qui lui est proposé par ‘Sepp’ Blatter ? Difficile à dire…
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Burkina Faso : entre Ibrahim Traoré et les miniers, une guerre de tranchées à l’ho...
- Guinée : ce que l’on sait de la mystérieuse disparition de Saadou Nimaga
- Sécurité présidentielle au Cameroun : Dieudonné Evina Ndo, une ascension programmé...
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique