Jazz à Carthage sous le signe du métissage
L’édition 2010 du festival Jazz à Carthage a débuté à guichets fermés, ce week-end. Premières impressions sur un événement phare de la scène tunisienne.
La 6e édition de « Jazz à Carthage », ce rendez-vous d’avril que les mélomanes ne rateraient pour rien au monde, s’est ouvert sous le crachin. Dans la salle de concert du Barcelo située au cœur des Côtes de Carthage, à quelques kilomètres de Tunis, l’atmosphère était électrique tant ce rendez-vous annuel était attendu avec impatience.
Depuis 2004, la manifestation a pris le relais du festival de Tabarka en répondant à la ferveur d’un public qui n’hésitait pas à faire deux cent kilomètres pour assouvir sa passion du jazz. « Jazz à Carthage » a construit sa notoriété à coup de soirées mémorables, de « bœufs » impromptus et de rencontres avec des artistes aussi célèbres que Gilberto Gil, Liz Mc Comb, Keziah Jones, Benny Golson, Richard Bona, Abdullah Ibrahim, Dee Dee Bridgewater… et tant d’autres.
En moins de six ans, c’est devenu l’un des évènements incontournables de la scène musicale à Tunis. Mourad Mathari, patron de Scoop Organisation productrice du festival, est le maître d’oeuvre de ce succès : son imposant carnet d’adresse, son excellente programmation et son extrême professionnalisme ont fidélisé un public avide de soirées comme celles qui se déroulaient dans les années 70, où, après Antibes, les stars faisaient toujours un petit crochet par Carthage. « Jazz à Carthage », initiative privée soutenue par des sponsors solides, se déroule la plupart du temps à guichets fermés.
Belles promesses
La première soirée a fait salle comble. Le public a découvert Jacinta, « la » chanteuse portugaise de jazz. Accompagnée d’un piano et d’un saxophone, celle-ci dévoile une présence lumineuse et passe du blues aux reprises de grands classiques d’une voix tour à tour feutrée, ronde et si puissante que la salle en avait des frissons. Ensuite les frères Amine et Hamza Mraihi, jeunes tunisiens se produisant sur la scène internationale depuis 2003, ont offert en première mondiale un morceau de leur prochain album « Perpetual Motion ».
Leurs sonorités harmonieuses, sur un fond d’orient fabuleux, flirtent un instant avec le flamenco et le funk puis virevoltent sans complexe sur un groove inattendu. Un début de festival porteur de belles promesses. Le cru 2010 promet en effet de belles soirées placées sous le signe du métissage du jazz avec le rock, le folk, le blues ainsi qu’avec les rythmes latino et orientaux: Chucho Valdés, Axelle Red, Kyle Eastwood, Peter Cincotti, Vaya Con Dios, John Lee Hooker Jr, Buika, et Dhafer Youssef… L’édition 2010 sera particulièrement riche.
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