Des élections de moins en moins multipartites
Le parti politique Umma, qui avait remporté les dernières élections législatives en 1986, a annoncé mercredi qu’il se retirait de l’ensemble des élections prévues du 11 au 13 avril. Ce désistement, dernier épisode du retrait progressif de l’opposition, ôte toute légitimité au vainqueur du scrutin.
Le parti politique Umma, qui avait remporté les dernières élections législatives multipartites il y a un quart de siècle, ne rééditera pas sa victoire. « Nous avons décidé de boycotter le processus électoral à tous les niveaux », a déclaré mercredi Sarah Nugdalla, responsable du bureau politique du parti.
Celle nouvelle annonce mine un peu plus la crédibilité d’un scrutin dont le président Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1989, espérait retirer une légitimité.
Ce boycott intégral intervient après celui, partiel, du SPLM. Le parti des ex-rebelles sudistes, s’était en effet retiré de la course présidentielle et des trois scrutins au Darfour, la semaine dernière. Mercredi, le SPLM a étendu son action, annonçant son retrait des élections locales, législatives et présidentielles dans 13 états du nord du pays. Il reste donc présent dans le Sud, où le secrétaire général du parti s’est dit « certain que le SPLM gagnera ».
Pas de report de scrutin
Ces deux mouvements, ainsi que les autres principaux partis d’opposition, avaient déjà annoncé qu’ils ne présenteraient pas de candidat à la présidentielle contre Omar el-Béchir. Ils accusent la commission électorale de partialité et estiment que le parti présidentiel se préparait à truquer le scrutin.
« Quand ils se sont rendu compte que le NCP [Parti du congrès national, le parti présidentiel, ndlr] allait gagner, ils ont décidé de dire que le scrutin était faussé », a rétorqué, mardi, le président Béchir.
La demande d’un report de scrutin, seule possibilité laissée par l’opposition pour revenir dans le jeu électoral, a été fermement rejetée par la commission électorale. Il n’y aura « aucun report », a déclaré à la presse le chef de son comité technique, Hadi Mohamad.
Le Parti unioniste démocrate (DUP), arrivé deuxième aux législatives de 1986, s’est, depuis, désolidarisé du reste de l’opposition, et a annoncé qu’il participerait à toutes les élections.
Les menaces de Béchir
Le SPLM a en outre dénoncé les pressions du NCP à l’encontre des observateurs internationaux venus assister au scrutin.
Quiconque « intervient dans nos affaires ne restera pas plus de 24 heures dans le pays (…). Quiconque tente de nous insulter, nous lui couperons la langue », avait lancé Omar el-Béchir cette semaine.
Les observateurs de l’Union européenne se sont retirés de la région du Darfour, prenant acte de l’impossibilité d’accomplir leur tâche dans cette région en proie à la guerre civile, mais restent présents dans les autres régions. La Fondation Carter (du nom de l’ancien président des États-Unis), l’Union africaine, la Ligue arabe ou encore le Japon, doivent toujours contrôler ce scrutin. (Avec AFP)
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