Le Gabon sous pression

Le Gabon est en retard dans la construction de ses infrastructures à Franceville, en vue de la CAN 2012. Conséquence, la Confédération africaine de football (CAF) pourrait décider de transférer une partie des compétitions chez le co-organisateur équato-guinéen.

Un supporter gabonais déçu, après une défaite des panthères au Stade Omar Bongo de Libreville. © AFP

Un supporter gabonais déçu, après une défaite des panthères au Stade Omar Bongo de Libreville. © AFP

Publié le 4 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

« Déçu de ce qu’il a vu au Gabon». Tels ont été les mots du Général Seyi Memene, vice-président de la Confédération Africaine de Football (CAF) à l’issue de sa tournée d’inspection sur les sites de la CAN 2012 du 21 au 24 mars.

Et pour cause. Alors qu’à Libreville, les préparatifs ont suivi leur cours dans les délais, sur certains sites de Franceville, rien n’avait bougé depuis la dernière visite d’inspection il y a 18 mois. Le retard est tel qu’à l’issue de la tournée, la CAF a lancé un ultimatum. Les inspecteurs reviendront dans deux mois pour statuer si, oui ou non,  la CAN 2012 peut avoir lieu au Gabon. Dans les cercles chargés de l’organisation  de la compétition, on parle de « bérézina » et de « honte » pour le pays. Toutes sortes de rumeurs circulent, qui attribuent notamment les retards à l’utilisation partielle des fonds pour éponger des dettes antérieures.

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Déménager la CAN en Guinée

Du coup, depuis fin mars, c’est le branle-bas de combat à Libreville : réunions entre le gouvernement et le Comité d’organisation de la CAN (COCAN), discussions en conseil des ministres, promesses de décaissements réguliers des crédits alloués et d’une accélération à la vitesse grand V des travaux.
Est-il vraiment question que l’organisation de la CAN soit retirée au Gabon ? Si les retards persistaient, plusieurs hypothèses pourraient être envisagées : primo, rapatrier des matchs à Libreville, le grand stade construit avec les chinois pourrait également  servir aux compétitions ; secundo, transférer l’un des pools en Guinée équatoriale, qui co-organise l’événement ; tertio, « déménager » la totalité de la CAN en Guinée, qui a déjà réalisé l’essentiel de ses infrastructures.

Les « trois huit »

Cette solution radicale paraît cependant peu probable. Au COCAN, en tous cas, on ne veut pas y croire. « La CAF a poussé un coup de gueule et elle avait raison. Mais, à moins d’un tremblement de terre, il est impossible que la CAN soit retirée au Gabon, affirme René Hilaire Adiaheno, président du COCAN. Nous allons mettre les bouchées doubles pour être prêts. » Les « trois huit » ont donc été instaurés sur les chantiers et les week-ends supprimés, ce qui devrait permettre de finir les infrastructures sportives à temps, selon le comité.

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Les citoyens, eux, n’imaginent pas qu’on puisse leur « confisquer » la compétition. « Les Gabonais sont préoccupés. Les gens en parlent dans les bars, dans les marchés, témoigne l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba, aujourd’hui dans l’opposition.  Ils sont vexés de voir à la télévision qu’en Guinée, les installations sont quasiment prêtes alors que chez eux, ça patine. Dans les années  90, il n’y avait pas grand chose en Guinée. Alors quand ils voient ce petit poucet devenu grand damer le pion au Gabon, ça les chatouille au niveau de l’orgueil national ! »

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