Jacques Toubon, maître des cérémonies françafricaines
Le Secrétaire général français du cinquantenaire des indépendances africaines Jacques Toubon a présenté jeudi 1er avril le programme des célébrations communes entre la France et ses quatorze anciennes colonies subsahariennes qui fêtent cette année le cinquantenaire de leur libération.
C’est un Jacques Toubon en grande forme qui a présenté le 1er avril à la presse et au corps diplomatique africain les grands axes des festivités et cérémonies qui vont accompagner les célébrations du demi-siècle d’indépendance des quatorze anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne.
Chargé de cette mission en juin dernier par le président Sarkozy, l’ancien ministre de la Culture et de la Justice de Jacques Chirac s’est dit convaincu de la nécessité de "rénover" la relation entre ces pays et leur ex-tuteur colonial. "Il s’agit d’évaluer l’héritage commun et de l’investir sur l’avenir", a assuré le Secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines. "Il ne s’agit pas de tourner la page mais d’ouvrir un nouveau livre", a-t-il précisé.
"Accords de défiance"
Dotée d’un budget interministériel de 16,3 millions d’euros, cette mission devrait se concrétiser par près de 250 manifestations culturelles, éducatives, sportives, économiques, commémoratives ou militaires en France et en Afrique. A ce sujet, Jacques Toubon a commis un savoureux lapsus en soulignant la récente modification des "accords de défiance" (au lieu des "accords de défense") entre l’ancienne métropole et ses colonies…
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La révision de ces accords stratégiques devrait être symbolisée dès le 4 avril, fête nationale du Sénégal, avec un premier défilé militaire franco-sénégalais à Dakar, en présence de Jacques Toubon et du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.
Le point culminant de ces défilés conjoints est prévu le 14 juillet à Paris, cérémonie à laquelle sont conviés les quatorze chefs d’Etat pour un sommet "familial" et des contingents des pays ayant accédé à l’indépendance en 1960 pour rendre hommage à la "force noire" qui s’est engagée "aux côtés de la France et de la liberté" pendant la première et la seconde guerre mondiale, "mais aussi en Indochine".
La Côte d’Ivoire fait bande à part
La participation de la Côte d’Ivoire et de son armée semblent toutefois plus que compromise, Jacques Toubon assurant simplement "ne pas avoir reçu de réponse" du président ivoirien Laurent Gbagbo. "La Côte d’Ivoire entend célébrer seule ce cinquantenaire dans le cadre de sa politique nationale de refondation. C’est son choix souverain", a répondu l’ancien ministre favorable à un cinquantenaire "organisé dans chaque pays selon la sensibilité et la volonté des peuples".
Côté français, l’autre temps fort de ces célébrations sera le sommet France-Afrique de Nice les 31 mai et 1er juin prochains. "Tout au long de l’année, l’Afrique sera à l’ordre du jour de la gouvernance mondiale en particulier pour le développement durable", a-t-il dit. Insistant sur la nécessité d’enseigner davantage l’histoire de "l’Afrique et de l’Empire français" dans les écoles, il estime qu’il faut "disperser la connaissance des points positifs et des points négatifs de la colonisation".
Applaudi par plusieurs ambassadeurs et diplomates africains, Jacques Toubon a invité Français et Africains à regarder "les choses en face", considérant que cette "histoire commune" ne nécessite "ni repentance, ni glorification".
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