Sékouba Konaté aux petits soins avec la France

Le dirigeant de la Guinée par intérim Sékouba Konaté effectue une visite « privée » en France du 31 mars au 7 avril. Il doit notamment y rencontrer Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires Étrangères.

Le général Sékouba Konaté. © Youri Lenquette pour J.A.

Le général Sékouba Konaté. © Youri Lenquette pour J.A.

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 31 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

"Le général Sékouba Konaté, président de la transition de Guinée […] effectue du 31 mars au 7 avril une visite privée en France", a annoncé le ministère français des Affaires Étrangères dans un communiqué, le mercredi 31 mars. Cette visite, prévue dans l’agenda du président guinéen par intérim, a été avancée et prolongée par rapport à son agenda originel : il devait arriver le 1er avril pour quatre jours.

Entretiens officiels et officieux

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D’après le communiqué du ministère des Affaires Etrangères, il doit s’entretenir "demain, jeudi 1er avril", avec le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner. Au cours de l’entretien, ce dernier devrait rappeler "l’attachement de la France à la mise en œuvre des recommandations de la commission d’enquête internationale des Nations unies sur les massacres commis le 28 septembre".

Dans son rapport, la commission avait qualifié ces massacres de "crimes contre l’humanité » et avait identifié comme individuellement et pénalement responsables Moussa Dadis Camara et plusieurs de ses proches, dont Aboubacar "Toumba Diakité, toujours en fuite après sa tentative d’assassinat contre Dadis. Moussa Tiegboro Camara et Claude Pivi qui ont pourtant été confirmés dans le gouvernement d’"union nationale", formé sous l’autorité du civil Jean-Marie Doré mi-février, avaient également été directement mis en cause.

Le programme de la visite de Konaté à Paris comprend des entretiens avec le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, et avec l’inévitable secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant.

Les responsables français s’inquiètent du retard pris dans le recensement et l’établissement des listes électorales en vue de la présidentielle, prévue le 27 juin prochain. L’affichage des listes, qui devait avoir lieu le 18 mars, n’a pas encore été réalisé.

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Pendant ce temps là en Guinée

Dans le cadre de la visite de Konaté, Kouchner doit également évoquer "la lutte contre les violences sexuelles à l’égard des femmes" et la nécessité d’une « réforme du secteur de la sécurité pour une stabilisation à long terme de la Guinée". La refonte de l’armée est justement le chantier prioritaire du chef de la transition guinéenne, qui intervient assez peu dans la politique intérieure.

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Celle-ci est d’ailleurs particulièrement confuse, notamment à cause des rapports difficiles entre syndicats et partis politiques. Certains ténors de l’opposition s’inquiètent de l’inflation du nombre des membres du Conseil national de transition (CNT), présidé par Serah Rabiatou Diallo. Le CNT comporte déjà 155 membres (voir 159 selon certaines sources), alors qu’il devait en compter 101 d’après les textes de l’accord de Ouagadougou au mois de janvier. Une évolution qui inquiète les responsables politiques, car ils craignent une baisse de leur influence.

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