Rachida Dati privée de carrosse

L’ancienne ministre française de la Justice a perdu ses derniers attributs ministériels suite à des propos peu appréciés par l’Elysée, au soir du premier tour des élections régionales.

Rachida Dati, au parlement européen, où elle siège depuis l’été 2009. © AFP

Rachida Dati, au parlement européen, où elle siège depuis l’été 2009. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 31 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Rachida Dati fulmine. Selon l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné, l’ancienne Garde des Sceaux française a été privée de sa voiture ministérielle, une Peugeot 607, ainsi que de son chauffeur et des quatre officiers de sécurité qui assurent par roulement sa protection rapprochée. Elle avait obtenu de garder ces privilèges en quittant – à contre-cœur – le ministère de la Justice en juin 2009, pour se faire élire députée européenne le mois suivant.

L’information a par la suite été confirmée par l’intéressée, jointe par le quotidien français Libération. Celle qui est aussi maire du VIIe arrondissement de Paris depuis mars 2008 a appris la nouvelle le 14 mars, au soir du premier tour des élections régionales qui ont vu la déroute du parti présidentiel, l’Union pour un mouvement populaire (UMP).

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Alors qu’entre les deux tours, le mot d’ordre venu de l’Elysée était vraisemblablement de nier une défaite pourtant annoncée, Rachida Dati s’était illustrée par des propos allant à contre-courant du discours ânonné en cœur par presque tous les représentants de la majorité. Elle avait notamment fait la leçon à ses collègues politiques, en leur conseillant de « reprendre nos fondamentaux », ce qui, selon Le Canard, a déclenché l’ire de Nicolas Sarkozy. Celui-ci se serait alors étranglé : « Mais qu’est-ce qu’elle fait là, celle-là ? On ne l’a pas vue pendant la campagne et la voilà devant les caméras ! »

« Ordre d’en haut »

C’est en sortant du plateau télévisé auquel elle participait que l’ex-ministre a reçu la douche froide. « Désolé, madame, on doit rentrer, ordre d’en haut », lui ont alors déclaré ses officiers de sécurité. Mais selon Libération, ce n’est pas au président français que Rachida Dati en tiendrait rigueur. Elle reporte sa vindicte sur le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, avec lequel elle n’a pas beaucoup d’affinités. Selon le quotidien, celui-ci l’aurait appelé pour s’excuser, mais elle lui aurait « raccroché au nez ».

La fin du conte de fée pour Rachida Dati, déjà tombée en disgrâce auprès de Nicolas Sarkozy ? Dur retour à la réalité, en tout cas : son beau carrosse est redevenu citrouille, et son escorte s’est envolée. Elle devra désormais se contenter de la Prius hybride mise à sa disposition par la mairie du VIIe arrondissement de Paris. Ce qui n’est tout de même pas si mal…

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