Des proches de Tandja sous les verrous
La police nigérienne a procédé à l’arrestation de plusieurs personnalités pro-Tandja, l’ex-président destitué en février dernier. La junte du Conseil suprême de restauration de la démocratie (CSRD), désormais à la tête de l’Etat, a mis en garde contre toute tentative de subversion, mais promet toujours de rendre le pouvoir aux civils.
Des proches de l’ancien président nigérien Mamadou Tandja ont été interpellés dimanche 28 mars à Niamey. Parmi la dizaine de personnalités arrêtées figurent d’anciens membres du gouvernement : les anciens ministres des Finances, Ali Lamine Zène, et de la Justice, Garba Lompo, et plusieurs directeurs de sociétés. Tous sont actuellement retenus dans un camp de la police, à Niamey. Ces personnes "sont soupçonnées d’activités subversives", a indiqué sans plus de précision une source policière qui a requis l’anonymat.
Ces interpellations apparaissent comme une mise en garde de la junte au pouvoir depuis le coup d’Etat du 18 février dernier, qui s’est d’ailleurs exprimée dimanche soir à la radio et télévision publique. Le ministre de l’Intérieur de transition, Ousmane Cissé, a sévèrement mis en garde certaines "personnes dont les agissements sont aux antipodes de la marche actuelle du peuple nigérien". "Tout acte, toute opinion de nature à perturber la tranquilité publique seront à compter de ce jour punis conformément aux lois et règlements de la République".
Le ministre accuse, sans les identifier, des "individus de s’acharner à perpétuer par leurs dires, leurs écrits et leurs comportements, des dérives qui ont plongé le pays dans la situation de tension" d’avant le coup d’Etat. "L’Etat ne saurait dorénavant tolérer que ces pratiques viennent saper les efforts que déploie le CSRD (Conseil suprême de restauration de la démocratie) pour réconcilier les Nigériens", a-t-il lancé.
Libérer Tandja
Il s’agit des premières arrestations d’envergure menées par la police depuis que le pouvoir a changé de mains. Mais déjà, mi-mars, l’ancien porte-parole du gouvernement, Moctar Kassoum, avait été détenu trois jours par la police après avoir demandé la libération de Mamadou Tandja. Selon son entourage, Moctar Kassoum avait "demandé aux gens de jeûner et d’organiser des prières pour implorer Dieu afin que l’ancien président Tandja et son ministre de l’Intérieur Albadé Abouba soient libérés".
Ceux-ci sont retenus par la junte depuis le renversement de Mamadou Tandja. Le coup d’Etat militaire a eu lieu en plein conseil des ministres, le 18 février dernier. Tous les politiques présents ont été retenus par l’armée quelques jours, puis la majorité d’entre eux ont été rapidement libérés une fois le calme revenu à Niamey. Le CSRD a promis de rendre le pouvoir aux civils après une période de transition dont la durée n’a pas été fixée.
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