L’indemnisation des victimes a enfin commencé

Au terme de l’accord conclu entre Claude Gohourou et le cabinet d’avocat Leigh Day and co, l’indemnisation des victimes du Probo Koala est en cours. Plus des deux tiers d’entre elles ont déjà reçu un chèque.

Photo non datée du Probo Koala. © Reuters

Photo non datée du Probo Koala. © Reuters

Publié le 26 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Après des mois de procédures et de rebondissements en tous genres, l’opération de dédommagement des victimes du Probo Koala -dont les déchets toxiques avaient été déversés dans la zone d’Abidjan en 2006– va désormais bon train. En trois semaines, plus de deux tiers des 30 000 personnes qui réclamaient justice ont été indemnisées. 20 000 chèques ont déjà été édités, a affirmé jeudi 26 mars Claude Gohourou, président de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (CNVDT-CI) dont l’association gère finalement  "conjointement" le processus d’indemnisation avec le cabinet d’avocats anglais Leigh Day and co. Lors d’une conférence de presse, il a expliqué que les remboursements allaient être temporairement suspendus "pour parfaire l’organisation et faire l’état avec la banque". Ils reprendront le 31 mars avec l’indemnisation des 8 000 victimes ou proches de victimes restants.

Depuis début mars, ce sont donc plus de 15 milliards de F CFA (soit enciron 22,9 millions d’euros) qui ont déjà été versés. Une indemnisation très attendue par les avocats et les associations, qui désespéraient de voir un jour arriver le terme de cette affaire, tant elle a été marquée par d’interminables batailles juridiques entre les deux potentiels "rembourseurs": la CNVDT-CI et le cabinet d’avocats Leigh Day and co.

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Imbroglio

Un accord final a été trouvé entre les deux parties à la mi-février, puisqu’elles ont accepté de se partager la tâche et de verser conjoitemement l’argent aux victimes. En jeu, pas moins de 22,5 milliards de F CFA (33 millions d’euros environ, que le cabinet LD&C avait initialement obtenu de distribuer sur décisions de la justice anglaise, après des années de négociation avec la multinationale Trafigura (l’affréteur du tanker à l’origine des pollutions du Probo Koala). Mais Claude Gohourou, se présentant comme le représentant des victimes, réclamait que l’argent soit versé sur le compte de son association en Côte d’Ivoire et exigeait de connaître le contenu de l’accord Leigh Day-Trafigura.

En première instance, la justice ivoirienne avait décidé la mise sous séquestre des fonds puis, en appel, leur versement à la CNVDT. Devant la colère de LD&C, persuadé que Gohourou disposait de complicités parmi les autorités ivoiriennes, la Cour suprême avait ensuite à nouveau gelé les fonds.

Dépollution

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Le déversement de résidus toxiques du cargo Probo Koala à Abidjan en août 2006 avait causé la mort de 17 personnes, selon la justice ivoirienne, et des milliers d’intoxications. La compagnie a toujours nié que cela ait pu provoquer décès et maladies graves. En février 2007, Trafigura a conclu un accord amiable avec l’Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d’une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d’euros), dont un quart seulement est allé aux victimes.

"Après la distribution des fonds, nous allons mener d’autres actions pour l’indemnisation complète des 100 000 victimes [au total, ndlr] et la dépollution des sites", a annoncé Claude Gohourou, soulignant que "Trafigura ne saurait être innocenté sans un protocole d’accord direct qui prenne en compte ces deux aspects".

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