Human Rights Watch charge les autorités

L’organisation internationale de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW), accuse le gouvernement tunisien de réprimer les « anciens prisonniers politiques ». Tunis a réagi en condamnant un « comportement provocateur » de HRW.

Instaurée en 2016, la réforme du Code de procédure pénale devait garantir le droit à un avocat, l’information de ses droits au moment de l’arrestation, ainsi que la réduction de la durée de la garde à vue © D.R

Instaurée en 2016, la réforme du Code de procédure pénale devait garantir le droit à un avocat, l’information de ses droits au moment de l’arrestation, ainsi que la réduction de la durée de la garde à vue © D.R

Publié le 24 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Actualisé le 26 mars à 11h
L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a publié mercredi 24 mars un rapport intitulé "Une prison plus vaste : répression des anciens prisonniers politiques en Tunisie". "Quand le gouvernement tunisien libère des prisonniers politiques, il fait en sorte que leur nouvelle vie s’apparente à une existence dans une prison plus vaste, marquée par la surveillance, les menaces et un cocktail de restrictions", indique Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord pour HRW.

"Le rapport du HRW contient une série de mensonges et d’allégations fabriquées visant à induire en erreur l’opinion publique sur le sujet des droits de l’homme en Tunisie", a riposté une source officielle tunisienne. Ce texte "prétend défendre ‘des anciens prisonniers’ alors qu’il s’agit de personnes qui ont été jugées, selon les lois ordinaires du pays, pour avoir commis des crimes de droit commun incluant (…) des crimes terroristes", a-t-on ajouté.

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« Comportement provocateur » de HRW
Dans son rapport de 46 pages, l’organisation dénonce "une surveillance et un contrôle étroits, le refus de passeport, les menaces de réarrestation de ceux qui s’expriment sur les droits humains ou sur la politique, ainsi que les restrictions de déplacements qui ne sont pas remises par écrit à la personne concernée et dont la violation peut conduire à la réincarcération."

Les conclusions du rapport recommandent aux autorités tunisiennes d’adopter une politique de réinsertion de ces prisonniers après la fin de leur peine. "Le gouvernement tunisien rend impossible aux anciens prisonniers de mener une vie normale", plaide Sarah Leah Whitson. "Il devrait plutôt adopter des politiques de réhabilitation et de réinsertion post-carcérales."

Réponse des autorités tunisiennes : "le traitement de tous les anciens prisonniers est conforme à la loi, et plusieurs d’entre eux ont bénéficié de procédures de grâce et de réduction des peines ayant conduit à leur libération". Tunis a également dénoncé dans un communiqué, les "comportements provocateurs" d’une délégation de HRW, qui séjourne actuellement à Tunis. La délégation a été "accueillie par des officiels" et a été "autorisée à s’entretenir avec les personnes de son choix". Mais elle a fait preuve d’un "manque de respect aux lois du pays et à sa souveraineté", ajoute le communiqué

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