Un nouvel imam pour Al-Azhar
Depuis 1961, le grand imam d’Al-Azhar est nommé par décret présidentiel. Vendredi 19 mars, le successeur de cheikh Mohamed Sayed Tantaoui, décédé le 10 mars dernier, a ainsi été désigné par le chef de l’Etat Hosni Moubarak. Il s’agit du président de l’université d’Al-Azhar, cheikh Ahmed Mohamed Ahmed Al-Tayeb.
Le nouvel imam de l’institution sunnite millénaire Al-Azhar, qui chapeaute une université et une mosquée du même nom au Caire, ainsi que de nombreuses facultés en Égypte, est enfin connu. Le président égyptien Hosni Moubarak, en convalescence en Allemagne après une opération chirurgicale le 6 mars, a nommé cheikh Ahmed Mohamed Ahmed Al-Tayeb pour succéder à cheikh Mohamed Sayed Tantaoui, décédé d’une crise cardiaque le 10 mars en Arabie saoudite à l’âge de 81 ans.
"Je veux exprimer ma profonde gratitude pour la confiance que m’a accordée le président Hosni Moubarak en me nommant à la tête d’Al-Azhar", a aussitôt déclaré l’intéressé depuis sa ville natale de Al-Qourna, près de Louxor (sud).
Né en 1946, cheikh Tayeb entre dans une école relevant d’Al-Azhar à l’âge de 10 ans. Plus tard, il est nommé professeur à l’université d’Al-Azhar dont il devient le doyen du département de philosophie puis président en 2003, année où il abandonne le poste de grand mufti de la République.
Un religieux « modéré »
Des proches de cheikh Tayeb le présentent comme un "modéré". Dans une interview au journal anglophone Egypt Today à l’occasion du 3e anniversaire des attentats du 11 Septembre, il avait dit être "conscient de la nécessité de réviser le discours islamique" et s’était déclaré en faveur du dialogue interreligieux. En octobre, il avait soulevé une vive controverse en affirmant que le niqab, le voile intégral ne laissant voir que les yeux des femmes, n’était "qu’une tradition", pas une obligation religieuse.
Mais il s’était aussi fait remarqué par une position ferme vis-à-vis des Frères musulmans. En 2006, il avait condamné un défilé de style militaire de membres de cette confrérie à l’université d’Al-Azhar, les comparant aux partisans du mouvement islamiste palestinien Hamas ou aux Gardiens de la Révolution en Iran. Plusieurs étudiants avaient alors été suspendus et des dizaines d’autres arrêtés.
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