L’opposition dénonce un « hold-up » électoral
Si la Cour constitutionnelle a validé les résultas de la présidentielle togolaise et confirmé la réélection du président Faure Gnassingbé, l’opposition emmenée par Jean-Pierre Fabre refuse de renoncer et appelle les Togolais à rester mobilisés.
La victoire à la présidentielle du 4 mars dernier du président sortant, Faure Gnassingbé, a été entérinée par la Cour constitutionnelle jeudi 18 mars. Bien qu’il n’existe aucun recours contre une décision de la Cour, l’opposition rejette ce résultat. Lors de la présidentielle, une partie de l’opposition s’était réunie derrière le candidat Jean-Pierre Fabre de l’Union des Forces pour le Changement (UFC), sous la bannière du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (Frac) qui rassemblait, outre l’UFC, l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS) d’Agbéyomé Kodjo et Sursaut Togo, du Franco-Togolais Kofi Yamgnane. Les trois partis ont organisé une conférence de presse commune peu après la décision de la Cour constitutionnelle.
"Le Frac et le président élu Jean-Pierre Fabre rejettent catégoriquement ces résultats", a déclaré le directeur de campagne de ce front, Patrick Lawson. Selon le comptage des voix effectué par l’opposition, la majorité des bulletins reviendrait en effet à Jean-Pierre Fabre et non à Faure. Jean-Pierre Fabre et le Frac "appellent les populations à ne pas accepter et à s’opposer à ce énième hold-up électoral du régime RPT", le Rassemblement du peuple togolais, parti de M. Gnassingbé. Patrick Lawson a ajouté que les Togolais étaient invités à "rester mobilisés jusqu’à la restitution du pouvoir à Jean-Pierre Fabre".
Insuffisances
Dénonçant un processus "caractérisé par une opacité voulue et entretenue par la Céni et le gouvernement", Patrick Lawson a accusé jeudi le chef de l’Etat de vouloir "voler" la victoire à l’opposition.
Avant même le scrutin, l’opposition a fait savoir sa crainte d’une élection entachée de fraudes. Elle a manifesté à plusieurs reprises, des rassemblements parfois dispersés par les forces de l’ordre à coup de grenades lacrymogènes. La tension est montée d’un cran à l’annonce des résultats par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le 6 mars dernier. le lendemain, Jean-Pierre Fabre a rejeté sa défaite, affirmant qu’il avait remporté l’élection avec 55 à 60% de voix favorables.
La Cour constitutionnelle fait elle état d’un score de 60,88% des suffrages pour Faure Gnassingbé et de 33,93% pour Jean-Pierre Fabre. L’élection s’est déroulée dans le calme selon les observateurs dont certains ont toutefois relevé des "insuffisances" concernant la fiabilité et l’authentification des bulletins de vote. (avec AFP)
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