Bombardement de Bouaké : Michèle Alliot-Marie sera entendue par la Justice

L’ancienne ministre française de la Défense devrait être prochainement entendue comme témoin par la juge du Tribunal aux armées de Paris.

L’ancienne ministre française de la Défense Michèle Alliot-Marie, désormais garde des Sceaux © AFP

L’ancienne ministre française de la Défense Michèle Alliot-Marie, désormais garde des Sceaux © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 16 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est officiel : une procédure a été lancée par la juge du Tribunal aux armées de Paris (TAP), Florence Michon, pour obtenir l’audition comme témoin de l’ex-ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie (actuellement à la Justice), dans l’enquête sur le bombardement du camp militaire français de Bouaké (Côte d’Ivoire) par deux avions Sukhoï-25 des forces loyalistes ivoiriennes, le 6 novembre 2004. Une attaque qui avait entraîné la mort de neuf militaires français, d’un civil américain, et blessé 38 soldats.
La procédure, entamée "la semaine dernière" selon des sources judiciaires, vise à obtenir l’autorisation du Conseil des ministres pour l’audition de Michèle Alliot-Marie. Si la juge "n’a pas encore obtenu de réponse", la ministre ne s’oppose pas à sa démarche. Selon l’actuel ministre de la Défense, Hervé Morin, Michèle Alliot-Marie a "indiqué en Conseil des ministres (…) qu’elle répondrait à cette demande".

Nombreuses zones d’ombres
Me Jean Balan, l’avocat des familles de victimes est très remonté contre Michèle Alliot-Marie, qu’il avait accusée, le 25 janvier dernier, d’avoir "menti" dans le dossier, notamment à propos des pilotes des Sukhoï. La ministre avait prétendu qu’ils n’avaient pu être identifiés, alors que, selon l’avocat, de multiples photos exploitables figurent au dossier. "Mme Alliot-Marie a toujours dit qu’elle s’exprimerait devant la justice si elle était convoquée. Je n’attends que ça", a déclaré Me Jean Balan.
L’avocat reproche aussi à Michèle Alliot-Marie d’avoir soutenu qu’il n’existait pas de cadre juridique pour entendre huit mercenaires biélorusses, dont les deux pilotes des Sukhoï, arrêtés le 16 novembre 2004 à la frontière togolaise. Mais en réalité, une enquête avait été ouverte par le parquet du TAP peu après le bombardement.
L’attaque de Bouaké avait provoqué une riposte de l’armée française, qui avait détruit l’aviation ivoirienne. Une vague de manifestations antifrançaises avait alors éclaté à Abidjan dont l’une, devant l’hôtel Ivoire, avait été réprimée dans le sang par les forces françaises. Bilan : une vingtaine de morts selon Paris, au moins 57 selon Abidjan.
 

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