Les pays du Sahel affichent leur unité
Sept pays du Sahel ont participé à une « conférence de coordination » de la lutte contre le terrorisme à Alger mardi 16 mars. En ouverture de la réunion, la diplomatie algérienne s’était inquiétée des « développements dangereux » des groupes islamistes de la région et a insisté sur la nécessité « d’un engagement sans faille et sans conditions » des pays concernés.
![Les représentants des sept pays du Sahel réunis à Alger, mardi 16 mars © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/03/16/017032010130236000000conference-alger.jpg)
Les représentants des sept pays du Sahel réunis à Alger, mardi 16 mars © AFP
Mise à jour le mercredi 17 mars à 13h00
Après les divisions exposées au grand jour entre les pays du Sahel sur le délicat sujet du terrorisme, la conférence qui s’est tenue à Alger mardi 16 mars était l’occasion de serrer les rangs dans la luttre contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"Menaces réelles"
Le Burkina Faso, le Tchad, la Libye, le Mali, la Mauritanie et le Niger ont envoyé leurs représentants pour discuter avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Le terrorisme représente des "menaces réelles", a déclaré ce dernier lors de l’ouverture de la conférence, dénonçant "des connections multiples du terrorisme avec le crime organisé".
"Notre rencontre témoigne de notre prise de conscience" a-t-il poursuivi. La région connaît une relative augmentation des actions d’Aqmi. Un groupe de la nébuleuse terroriste, venu du Mali, a encore frappé la semaine dernière à Tilwa, sur la frontière avec le Niger, tuant cinq soldats nigériens. Plusieurs enlèvements de ressortissants européens – dont certains sont encore détenus – ont également eu lieu depuis début 2009.
Tensions diplomatiques en toile de fond
Face à cette situation, "un engagement sans faille et sans conditions" des pays réunis est nécessaire a insisté Mourad Medelci. Faut-il y voir une référence à la libération de quatre militants islamistes par le Mali mi-février ? Cette décision de la justice malienne avait provoqué un incident diplomatique et le rappel des ambassadeurs mauritanien et algérien à Bamako "pour consultations".
La France, accusée d’avoir fait pression sur le Mali dans cette affaire (AQMI avait fait de la libération des quatre islamistes une condition pour celle du Français Pierre Camatte), a salué l’ouverture de cette conférence dans un communiqué. "Nous nous réjouissons de l’initiative prise par les autorités algériennes d’accueillir sur leur sol cette enceinte de concertation entre les États de la région", écrit la diplomatie française.
"Nous avons condamné sans équivoque le paiement de rançons et la prise d’otages et nous avons rappelé l’obligation de chaque Etat d’appliquer intégralement les résolutions de l’ONU à ce sujet", a affirmé le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel à l’issue d’une conférence. Le communiqué final insiste sur la "responsabilité de chaque Etat de mener une lutte efficace contre le terrorisme et la nécessité d’"un renforcement d’une coopération" bilatérale et régionale "structurée, exclusive et de bonne foi" (Avec AFP).
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