Le président brésilien fait des rêves de paix à Jérusalem

En visite officielle en Israël, le président brésilien Lula da Silva a appelé de ses voeux la paix entre Israéliens et Palestiniens. Sa venue a été marquée par quelques tensions, mais des accords ont été trouvés.

Shimon Peres et Lula da Silva en novembre 2009 à Brasilia © AFP

Shimon Peres et Lula da Silva en novembre 2009 à Brasilia © AFP

Publié le 16 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

"Le virus de la paix était avec moi dans le ventre de ma mère. Je ne me rappelle pas d’un jour où je me sois disputé avec quelqu’un. Je pense qu’avec le dialogue, on peut faire des choses qu’on ne ferait pas sans lui". C’est par ces mots que le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, s’est adressé à Shimon Peres lundi 15 mars. Lors de sa visite à Jérusalem, la première d’un chef d’Etat brésilien en Israël et dans les Territoires palestiniens, Lula a fait part à son homologue israélien de son "rêve" :  "Monsieur Peres, je rêve du jour où le Proche-Orient aura la paix afin que tous les peuples (de la région) puissent bénéficier de la prospérité".

Cette rencontre diplomatique a eu lieu alors même qu’Israël s’est attiré les foudres de plusieurs pays de la communauté internationale. L’Etat hébreu a en effet annoncé la construction de 1 600 logements juifs dans Jérusalem-est annexé. Le Brésil fait partie des pays ayant condamné cette décision controversée, ce qui n’a pas empêché son président de se rendre, dès dimanche, auprès des dirigeants du pays. Lundi, il s’est entretenu avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou et la chef de file de l’opposition, Tzipi Livni. Dans l’après-midi, c’est face à la Knesset, le Parlement israélien, qu’il a formulé son souhait de voir les Israéliens et les Palestiniens "surmonter leurs antagonismes". "L’Etat d’Israël doit vivre aux côtés de l’Etat palestinien. Il doit y avoir une coexistence", a-t-il souligné. "La détérioration des conditions de vie des Palestiniens favorise tous les extrémismes et cela peut mener à une effusion de sang. Je vais voir les Palestiniens et je les écouterai", a ensuite promis Lula, qui doit se rendre mardi en Cisjordanie.

la suite après cette publicité

Des points de discorde

Lula s’est gardé de parler de la crise iranienne, un des dossiers qui divise les deux pays. Mais Benyamin Netanyahou a, lui, exhorté son partenaire à "se joindre à la coalition internationale qui se forme contre l’Iran". Le Brésil, membre non-permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, prône le dialogue avec Téhéran tandis qu’Israël cherche à isoler et à faire imposer des sanctions dures contre le régime de Mahmoud Ahmadinejad.

Autre moment délicat de la visite, le boycott du discours de Lula à la Knesset par Avigdor Lieberman, le très controversé ministre israélien des Affaires étrangères connu pour ses positions ultra-nationalistes. Il manifestait sa désapprobation du fait que Lula n’ait pas déposé de gerbe sur la tombe de Théodore Herzl, fondateur du sionisme politique.

Sur la question économique et commerciale, en revanche, Lula a rapidement trouvé un terrain d’entente avec ses hôtes. Le Brésil à entériné l’accord de libre échange entre Israël et le Mercosur, le marché commun sud-américain. Israël est le premier pays en dehors des frontières de l’Amérique latine à signer un tel accord avec le Mercosur. Le président brésilien s’est par ailleurs félicité du resserrement des liens économiques bilatéraux, marqués notamment par la signature lundi d’un accord couvrant les domaines de la science, de la sécurité, de la haute technologie, de l’agriculture et des industries spatiales.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires