Sélections sous haute tension

Afrique du Sud: la fièvre brésilienne

La dernière sortie des Bafana Bafana, le 3 mars à Durban contre la Namibie (1-1), a confirmé toutes les inquiétudes des supporters sud-africains. Le Mondial approche et Carlos Alberto Parreira, qui a multiplié les essais depuis son retour aux affaires en novembre dernier, semble toujours tâtonner. Défensivement, l’Afrique du Sud apparaît faiblarde et ses attaquants, fébriles, passent l’essentiel de leur temps à rater des occasions. Pour l’éloigner de la vox populi, Parreira a décidé d’emmener son groupe un mois en stage au Brésil et au Paraguay, où plusieurs matches amicaux sont prévus, avant de s’installer en Allemagne en avril. Le Brésilien a récemment indiqué que la liste des 23 pour la Coupe du Monde serait composée d’au moins 70 % de joueurs évoluant dans le championnat sud-africain. Benni Mc Carthy (West Ham, Angleterre), le meilleur buteur de l’histoire de la sélection (31 buts), blessé à un genou, n’en fera sans doute pas partie.

Algérie: la dolce vita comme médicament

La lourde défaite concédée à Alger face à la Serbie (0-3) a (un peu) douché l’enthousiasme des supporters algériens, et convaincu Rabah Saâdane, le sélectionneur des Fennecs, d’écarter cinq joueurs (Babouche, Raho, Ousserir, Zaoui et Bezzaz), qui ne feront pas le voyage en Afrique du Sud. Le  contexte explosif – supporters accédant aux chambres des joueurs dans l’hôtel de la délégation algérienne, incidents au stade du 5-juillet – qui a entouré la rencontre a incité la Fédération algérienne à délocaliser probablement en Italie le match contre les Emirats Arabes Unis prévu le 4 juin. L’Algérie effectuera en effet un stage à Coverciano (Italie), d’où elle s’échappera pour aller affronter l’Eire à Dublin (le 29 mai).

Cameroun: Paul Le Guen tient bon

Paul Le Guen continue sa revue d’effectif. Face à l’Italie le 3 mars dernier (0-0), le Français n’avait pas hésité à écarter de sa liste deux historiques – Rigobert Song et Geremi Njitap – et à convoquer des joueurs évoluant au Cameroun,  une double décision qui n’était pas passée inaperçue. Et selon certaines informations, Le Guen, dont certains choix sont mal compris au Cameroun, aurait pu être remis en cause en cas d’échec face aux champions du monde…

Côte d’Ivoire: la maison brûle…

Il y a deux semaines, juste après l’éviction contestable de Vahid Halilhodzic, Guus Hiddink apparaissait comme le probable successeur de celui qui avait eu le tort de perdre un match en quart de finale de la CAN en Angola. Mais samedi, le Néerlandais, sous contrat avec la Russie en attendant de devenir sélectionneur de la Turquie le 1er août a fait savoir qu’il se retirait de la course et qu’il ne dirigerait pas les Eléphants. Le Suédois Sven Göran Eriksson, acteullement sans emploi, a également rencontré Jacques Anouma à Londres. Mais ces derniers jours, le nom du français Philippe Troussier revient avec insistance. L’ancien sélectionneur du Japon n’est pas gratuit, mais il a l’avantage de bien connaître l’Afrique et notamment la Côte d’Ivoire, dont il a dirigé la sélection en 1992-1993. Jacques Anouma, qui ne veut plus communiquer sur le sujet, devrait faire connaître son choix vers le 20 mars. A trois mois du coup d’envoi de la Coupe du Monde, il commence à y avoir urgence…

Ghana: calme plat avant la tempête

Avec leur actualité sans vague, les Black Stars font figure d’exception. Kwezi Nyantakyi, le président de la Fédération ghanéenne, a juste rappelé que Stephen Appiah, qui passe son temps à l’infirmerie de son club italien de Bologne avait sa place réservée dans la liste des vingt-trois. Le capitaine historique du Ghana devrait rejouer début avril. Milovan Rajevac, le sélectionneur serbe des Black Stars n’a pas réagi, mais il a enterré la hache de guerre avec Sulley Muntari (Inter Milan), qu’il avait écarté de la CAN pour des motifs disciplinaires.

Nigeria: un Viking chez les Super Eagles

Le Français Bruno Metsu, l’ancien sélectionneur du Sénégal pensait pouvoir disputer avec les Super Eagles sa deuxième phase finale de Coupe du Monde. Les dirigeants nigérians, qui avaient également des vues sur Ratomir Dujkovic et Sven Göran Eriksson ont bien nommé un Suédois : Lars Lagerbäck, qui n’avait jamais travaillé en dehors de son pays a accepté de relever ce défi africain, moyennant une épaisse enveloppe de 1 800 000 dollars pour cinq mois. Le nouveau sélectionneur du Nigeria s’est rapidement mis au travail et a clamé haut et fort que son équipe pouvait espérer atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde. D’ici là, le taciturne scandinave fignole un programme de préparation qui pourrait passer par une escapade en Corée du Nord puis un stage à Londres, avec au menu trois matches amicaux (Colombie, Paraguay et probablement l’Ukraine).