L’ONU dénonce des atrocités contre les civils
L’horreur continue en RD Congo, selon l’ONU qui a rendu public, vendredi 12 mars, un rapport sur l’état des droits de l’homme dans le pays. Celui-ci fait état d’une aggravation des violences, notamment dans l’Est du pays, à l’encontre des civils et des femmes en particulier.
Las, les rapports de l’Onu sur la RD Congo se suivent et se ressemblent trop souvent. Mais certains sont cependant plus alarmants que d’autres, comme celui que vient de rendre public, vendredi 12 mars, la Sud-Africaine Navi Pillay, haut commissaire aux droits de l’homme des Nations-unies.
Selon le rapport, les civils et les femmes, plus particulièrement, continuent d’être victimes « d’atrocités » qui peuvent parfois constituer des « crimes contre l’humanité ». Et les forces armées de RD Congo (FARDC) sont elles-mêmes impliquées dans de nombreuses exactions, ce qui ne rassure pas sur les capacités du gouvernement congolais à protéger les populations locales alors que celui-ci vient de demander à la Mission des Nations-unies en RD Congo (Monuc) de se retirer avant 2011, pour des raisons de "souveraineté".
Torture et exécutions sommaires
L’ONU n’y va pas par quatre chemins."Des membres des FARDC, de la Police nationale congolaise (PNC), de l’Agence nationale de renseignements (ANR) et d’autres services de renseignements seraient responsables d’exécutions sommaires, d’actes de violence sexuelle, de torture et de mauvais traitements", affirme le rapport.
"Des témoignages révèlent que tant des membres des Forces armées de la RDC (FARDC) que d’autres groupes armés ont enlevé des femmes et des filles et les ont détenues pour les utiliser comme esclaves sexuelles et que celles-ci ont été soumises à des viols collectifs pendant des semaines et des mois, parfois accompagnés d’autres atrocités", ajoutent les auteurs du rapport.
Les violences à l’égard des civils sont évidemment plus nombreuses dans les zones orientales du pays, soumises à l’activité de groupes armés comme l’Armée de résistance du Seigneur (LRA, de Joseph Kony) et des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Les viols, en particulier, sont monnaie courante. « La violence sexuelle la plus brutale est utilisée comme arme de guerre par toutes les parties locales au conflit", dénoncent les experts de l’ONU.
Doublement des cas de viol
Pendant les neuf premiers mois de 2009, le Fonds des Nations unies pour la population a répertorié pas moins de 7 500 cas de viols à l’encontre de femmes et de filles dans l’ensemble du Nord et du Sud-Kivu (Est), soit le double du nombre de cas enregistrés pendant la même période en 2008, révèlent les auteurs. "Des maris, des parents ou des enfants qui tentaient de faire cesser le viol de leurs proches ont également été agressés, tués ou contraints de violer les membres de leur propre famille", poursuivent-ils.
Les scènes d’horreur les plus crues s’enchaînent. "Des femmes et des filles ont été exécutées sommairement ou mutilées après avoir été victimes de viols collectifs. Certaines d’entre elles s’étaient fait introduire une arme à feu, du bois, du sable ou de la colle dans le corps", poursuit le rapport. Il sera présenté jeudi 18 mars à Genève devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
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