Robert Mugabe en route pour la présidentielle de 2012

Le président zimbabwéen s’est déclaré prêt à se présenter à la présidentielle de 2012. Si celle-ci a lieu, bien-sûr.

Le président zimbabwéen, le 4 mars 2010 lors d’une conférence de presse à Harare © AFP

Le président zimbabwéen, le 4 mars 2010 lors d’une conférence de presse à Harare © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 5 mars 2010 Lecture : 1 minute.

Mieux vaut être franchement en avance qu’en retard, même légèrement. Fort de cette sentance populaire, Robert Mugabe espère ne pas rater son prochain et sans doute dernier rendez-vous avec l’Histoire. Le 4 mars dernier, il s’est dit prêt en effet à se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2012. Âgé de 86 ans, le président du Zimbabwe n’entend donc pas prendre sa retraite de sitôt et pourrait rester au pouvoir jusqu’à 93 ans. Il cumulerait alors 36 années à la tête du pays.
Mugabe a tout de même exprimé une réserve – qu’on juge cependant de pure forme. "Si la ZANU-PF [Union nationale africaine du Zimbabwe, NDLR] dit oui, je me présenterai", a-t-il précisé lors d’une conférence de presse. Mais il aurait pu évoquer une autre condition à sa future candidature. Car encore faut-il qu’une élection présidentielle ait bien lieu en 2012.

Blocage constitutionnel
Suite à la crise consécutive aux élections de mars 2008, dont le premier tour de la présidentielle a été remporté par l’opposant Morgan Tsvangirai (actuel Premier ministre et président du Mouvement pour le changement démocratique, MDC), un gouvernement d’union entre la ZANU-PF et le MDC a été mis sur pied en février 2009. Depuis, il a permis malgré bien des aléas de mettre un terme à une hyperinflation galopante et de faire revenir les bailleurs internationaux.
Mais selon l’accord qui a conduit à la formation dudit gouvernement, les prochaines élections doivent se dérouler après l’établissement d’une nouvelle constitution. Et si la rédaction de celle-ci a été entreprise, elle se heurte néanmoins à l’obstruction des partisans de la ZANU-PF qui s’opposent à des réformes. Les travaux ont été interrompus en janvier pour permettre une plus large participation du public. Et ils tardent à reprendre.
"Les élections seront un produit de la rédaction de la constitution. Si nous réussissons à mener le processus à terme, il y aura une élection. Si nous n’y réussissons pas, cela conduira aussi à une élection", a cependant déclaré Mugabe. Qui n’est visiblement pas prêt à laisser Morgan Tsvangirai diriger le pays…
 

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