Les Togolais élisent leur président

Jour d’élection au Togo, où la population devra choisir entre la continuité, en confirmant dans ses fonctions le président sortant, et le changement, en choisissant parmi une opposition désunie mais conquérante, le candidat qui convient.

Montage d’images d’archives « Fabre contre Faure » © AFP

Montage d’images d’archives « Fabre contre Faure » © AFP

Publié le 4 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Jour J pour la population togolaise. Ce jeudi 4 mars, un peu plus de trois millions de Togolais iront aux urnes élire leur nouveau président. Faure Gnassingbé pourra être réélu, ou l’un de ses six challengers remporter l’élection. Les électeurs sont appelés à voter dans 5.930 bureaux de vote à travers le pays, l’un des plus petits du continent africain, selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni). L’élection, qui n’aura qu’un seul tour, devrait mettre aux prises Faure Gnassingbé, 43 ans et représentant du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir depuis quarante ans) et son concurrent le plus sérieux, Jean-Pierre Fabre, 58 ans, qui représente l’Union des forces du changement (UFC).

Ce scrutin sera l’occasion pour la population de sanctionner ou confirmer dans ses fonctions un président dont l’élection avait été très contestée en 2005, et avait été donné lieu à des violences à travers le pays -faisant entre 400 et 500 morts-, juste après le décès de son père, le général Eyadéma qui régnait sur le pays depuis 38 ans. Aussitôt après ce décès en février 2005, Faure Gnassingbé avait été installé dans le fauteuil présidentiel par l’armée, une décision confirmée par les urnes en avril de la même année. Un résultat ensuite dénoncé par l’opposition, dont les slogans de campagne cette année font tous appel au "changement".

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L’UFC a choisi pour slogan "43 ans, ça suffit, ça doit changer", en additionnant les années de règne dictatorial de Gnassingbé Eyadéma (1967-2005) et celles de son fils Faure, crédité pour sa part d’avoir décrispé la vie politique.

Voter dans la paix

L’opposant historique Gilchrist Olympio – fils de Sylvanus Olympio, premier président du Togo indépendant tué en 1963 lors d’un coup d’Etat ourdi pale général Eyadéma – ne prend pas part à l’élection. Investi par l’UFC, il n’avait pu déposer sa candidature pour des raisons "médicales, administratives et politiques", selon ses propres termes. Il a donc appelé ses partisans à voter pour Jean-Pierre Fabre, après plusieurs semaines de silence pendant lesquelles a plané le doute sur ses intentions.

La Céni, elle, a choisi pour slogan "Togolais, allons voter dans la paix". L’enjeu est d’organiser une élection juste et transparente, sans violence, a-t-elle rappelé mercredi, afin "que le pays retrouve sa place au sein des démocraties modernes". La campagne s’est déroulée paisiblement, mais la menace de violences reste présente. L’opposition a maintes fois déclaré que, pour elle, l’important était d’a’bord qu’il n’y ait "pas de fraudes".

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Très divisée, l’opposition n’est cependant pas parvenue à proposer un candidat unique pour faire face à Faure Gnassingbé. La coalition du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) a milité jusqu’au dernier jour de la campagne pour que les différentes mouvances de l’opposition se rangent derrière la candidature de Jean-Pierre Fabre, sans succès. (avec AFP)

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