Yawovi Madji Agboyibo: « Faure ne peut pas gagner ces élections »

Yawovi Madji Agboyibo © Frédérique Jouval pour J.A

Yawovi Madji Agboyibo © Frédérique Jouval pour J.A

Publié le 3 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Jeuneafrique.com: On vous sent opposé aux manières de faire de l’UFC…
Yawovi Madji Agboyibo: Au vote spectacle, il faut opposer le vote efficace. Voyez comment ce pays est devenu. On vote pour changer nos conditions de vie. Le peuple ne se trompe jamais, mais on peut le tromper. Et c’est notre cas, au Togo. Conséquence : le peuple s’appauvrit. Aujourd’hui, il se trouve dans le désespoir. Et même dans cet électorat qui, hier, était déterminé au changement, voulait qu’on mette fin à ce régime vieux de plus de quarante ans, on entend des voix disant qu’ils faut voter pour Faure. Qui les pousse à ce genre de sentiment ? C’est nous-mêmes !

Que proposez-vous aux Togolais ?
Nous disons qu’il faut rompre avec le vote spectacle. Chaque peuple fait son choix. Lorsqu’il était question de choisir entre Jésus et Barabas, le peuple de la Judée antique a préféré ce dernier. Et ils ont contribué à crucifier le pauvre Christ. Mais nous aussi avons nos Barabas.

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Alors, dans le contexte togolais, qui est Barabas ? Qui est Jésus ?
Je ne fais pas de commentaires là-dessus.

La désunion de l’opposition n’est-elle pas un cadeau pour Faure Gnassingbé ?
Je peux vous dire d’emblée que Faure ne peut pas gagner ces élections. Il suffit de se promener dans les villages, et écouter les commentaires des populations. Et même dans les fiefs du RPT, on peut mesurer à quel point l’alternance est attendue. Non pas une alternance cosmétique mais une vraie alternance. La population est scandalisée quand elle entend dire que le RPT est « mauvais », mais que Faure est « bon ». Depuis quand ? Non ! Les Togolais veulent en finir avec toute une époque.

Le rêve est-il toujours permis pour une candidature unique de l’opposition ?
La candidature unique était pour nous aussi un objectif nécessaire. Et on s’était tous engagé à y parvenir. Elle reste une attente de nos populations. Nous devons faire des efforts jusqu’à la veille du scrutin. Si d’ici là, nous faisons l’impossible – cela peut toujours arriver – et que nous nous accordons sur un candidat, nous l’annoncerons à notre peuple. Mais je répète que si ce dernier est arrivé à avoir du dégoût pour les élections, c’est parce qu’on l’a constamment induit en erreur.

Retrouvez le portrait de Yawovi Madji Agboyibo ici

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