Le colonel Goukoye, porte-parole de la junte, rassure la Francophonie et l’Élysée

De passage à Paris le 1er mars pour assister à une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF), et rencontrer de hauts responsables français, le porte-parole de la junte nigérienne, le colonel Goukoye Abdul Karim, a affirmé qu’un Conseil consultatif chargé de fixer la date des élections serait formé « dans les prochains jours » (voir, ci dessous, l’interview vidéo qu’il a accordée à jeuneafrique.com).  

Le colonel Goukoye Abdul Karim lit le premier communiqué du CSDR le 18 février © Reuters

Le colonel Goukoye Abdul Karim lit le premier communiqué du CSDR le 18 février © Reuters

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Publié le 2 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Mission accomplie pour le colonel Goukoye Abdul Karim. Venu s’expliquer devant la session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) sur le coup d’Etat du 18 février qui a renversé Mamadou Tandja, le porte-parole de la junte nigérienne a réussi à rassurer une bonne partie de la communauté internationale. Si le CPF a condamné le putsch dans une résolution, il s’est abstenu de toute sanction à l’égard du Conseil suprême pour le rétablissement de la démocratie (CSRD, junte) au pouvoir.

Le colonel Goukoye s’est dit « satisfait » de cette condamnation de pure forme, ce qui en dit long sur sa portée symbolique. La junte veut « aller dans le sens des recommandations » de la Francophonie a-t-il déclaré à la presse. Dans la soirée, il a ensuite rencontré plusieurs responsables de l’Elysée dont, entre autres, André Parant, le patron de la cellule « Afrique ».

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Calendrier électoral

Après ces entretiens, Goukoye Abdul Karim s’est confié à Jeuneafrique.com. Il s’est voulu rassurant sur la transition en cours au Niger, rappelant l’engagement des membres du CSRD et du gouvernement de transition à ne « pas participer à la prochaine élection présidentielle ».
Il a ensuite affirmé qu’une nouvelle « assurance » de la bonne volonté de la junte serait annoncée « dans les prochains jours » avec la formation d’un Conseil consultatif devant notamment déterminer le calendrier électoral.
 

Le même jour, à Niamey, la composition du nouveau gouvernement nigérien était annoncée. La nouvelle équipe menée par le Premier ministre Mahamadou Danda est composée de 20 membres, dont 5 militaires.

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Parmi ces derniers, on trouve certains proches du président déchu Mamadou Tandja. Le général Mamadou Ousseïni, précédemment chef d’Etat major de l’armée de Terre, a ainsi été nommé ministre de la Défense. Le chef d’Etat major particulier de Tandja, le général Maï Manga Oumara entre quant à lui au ministère des Sports, et son ex-aide de camp, le général Abdou Kaza devient ministre de l’Environnement. En récompense de bons et (dé)loyaux services ?

« Audits ou vérifications » des contrats d’exploitation d’uranium

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En ce qui concerne les ministres civils, la junte avait souhaité un gouvernement de technocrates, sans couleur politique. Ce qui explique le peu de notoriété de la plupart des membres du gouvernement. Touré Aminatou Maïga, ambassadrice du Niger aux Etats-Unis, reprend le ministère des Affaires étrangères tandis que Cissé Ousmane, ancien directeur général de la Police sous Tandja, s’empare de l’Intérieur.
Le nouveau titulaire du portefeuille des Finances est Badamassi Anou, un économiste qui vit aux Etats-Unis. Me Souley Mamadou Abba, un avocat résidant en France, sera quant-à-lui en charge des Mines et de l’Energie. Il sera sans doute amené à revoir les contrats du gouvernement avec le groupe nucléaire français Areva sur l’exploitation des gisements d’uranium dans le Nord du pays. Le colonel Goukoye a certes reconnu que le nouveau gouvernement était « lié » par ces contrats, mais il a aussi évoqué « des audits ou des vérifications » qui seront effectuées dans les mois à venir.

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