La junte s’exclut de la présidentielle

Les putschistes qui dirigent la transition depuis le coup d’Etat au Niger ont affirmé qu’aucun des leurs ne serait candidat à la prochaine élection présidentielle. Ils se sont engagés à « restaurer l’ordre constitutionnel », mais sans donner d’échéance.

Salou Djibo,le chef de la junte qui a renversé Mamadou Tandja, ici le 21 février 2010 © AFP

Salou Djibo,le chef de la junte qui a renversé Mamadou Tandja, ici le 21 février 2010 © AFP

Publié le 1 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Pour garantir le retour de l’ordre démocratique et rendre le pouvoir aux civils, la junte aux commandes du Niger depuis son coup d’Etat, a assuré à la population qu’elle ne se porterait pas candidate à la prochaine élection présidentielle. Dans une allocution radiodiffusée dimanche 28 février, Salou Djibo, numéro un du régime, a déclaré : "Pour assurer une conduite sereine et impartiale de la transition, nous prenons l’engagement qu’aucun membre du Conseil suprême (junte) ou du gouvernement de transition ne sera candidat aux prochaines élections présidentielles". "Le Conseil suprême s’engage à restaurer l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable qui sera proposé par le Conseil consultatif", a poursuivi le nouveau chef de l’Etat sur les ondes de la Voix du Sahel. "Notre seule ambition est d’accompagner le retour à la démocratie dans notre chère patrie. L’ère des régimes autocratiques est bel et bien révolue dans ce pays qui n’a d’autre vocation que d’être démocratique", a encore dit Salou Djibo.

Constitution suspendue

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Un "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie" (CSRD) a renversé le président Mamadou Tandja le 18 février dernier. Le président nigérien s’accrochait au pouvoir. Il aurait dû quitter la présidence le 22 décembre dernier, au terme de son dernier mandat. Mais après avoir dissous la cour constitutionnelle et le Parlement, il avait, en août dernier, fait voter un référendum constitutionnel lui garantissant la non limitation des mandats. A 71 ans, Mamadou Tandja restait persuadé d’être l’élu du peuple et de rester démocratiquement à la tête du pays.

Depuis plusieurs mois, la tension montait entre l’armée et le pouvoir et, le 18 février, trois colonels ont fait plier le président en quelques heures. Les putschistes ont immédiatement suspendu la Constitution controversée d’août 2009 et dissous le gouvernement. Le coup d’Etat a eu lieu lors d’un conseil des ministres dans le palais présidentiel. Les militaires ont arrêté Mamadou Tandja ainsi que plusieurs membres de son gouvernement.

Quelle durée pour la transition ?

Le CSRD s’est doté d’un chef de l’Etat, le chef d’escadron Salou Djibo, et d’un Premier ministre civil, Mahamadou Danda. Un gouvernement de transition doit être mis en place, ainsi qu’un Conseil consultatif, chargé de travailler à l’avenir du pays. La junte a promis la tenue d’élections à l’issue d’une période de transition dont la durée n’a pas été précisée. Les appels se sont multipliés au Niger et au sein de la communauté internationale pour que cette transition soit la plus brève possible et pour que la junte restaure les règles démocratiques dans le pays.

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La communauté internationale, qui avait condamné et même sanctionné économiquement les dérives autoritaires du président déchu, les jugeant anticonstitutionnelles, a condamné – du bout dès lèvres – le coup d’Etat du 18 février et encouragé à une rapide transition. Sans attendre, la junte au pouvoir a entamé une tournée régionale en Afrique de l’ouest afin de rencontrer les dirigeants des pays voisins du Niger.
La rue, elle, a donné massivement son soutien aux putschistes, estimant qu’ils avaient mis fin à l’autocratie de Tandja, mais de nombreuses organisations représentant la société civile ont aussi appelés ces derniers à restaurer l’ordre démocratique rapidement.

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