Une nouvelle CEI est en place

Au terme d’une journée de tractations, les membres de la nouvelle Commission électorale indépendante ont été désignés en Côte d’Ivoire. L’institution reformée, le processus électoral peut désormais être réactivé.

Youssouf Bakayoko (au premier plan) est le nouveau président de la CEI © capture d’écran du site du gouvernement ivoirien

Youssouf Bakayoko (au premier plan) est le nouveau président de la CEI © capture d’écran du site du gouvernement ivoirien

Publié le 26 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Après plusieurs jours d’atermoiements, une nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) est née, dans la nuit de jeudi à vendredi 27 février. En dépit du départ de Robert Mambé Beugré de la tête de la CEI, c’est bien l’opposition qui continue de la diriger. Youssouf Bakayoko, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement précédent, a été élu par la commission centrale de la CEI à la présidence de cette institution, a annoncé le secrétaire permanent Auguste Miremont. Il est un membre important du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti unique et l’une des principales formations d’opposition). En début de soirée, les membres de la commission centrale ont donc pu prêter serment devant le président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’Dré.

Le 12 février dernier, le président ivoirien Laurent Gbagbo, après avoir accusé Robert Mambé Beugré de fraudes massives sur les listes électorales, avait dissous non seulement la CEI, mais aussi le gouvernement. Le Premier ministre Guillaume Soro est depuis en charge de former un nouveau cabinet ministériel, dont il a présenté mardi une liste incomplète sur laquelle ne figure aucun membre de l’opposition. Après la double dissolution, l’opposition emmenée par l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, RHDP), avait conditionné sa participation au rétablissement préalable de la CEI. Cela étant fait, la Côte d’Ivoire pourrait rapidement sortir de l’impasse dans laquelle elle s’est enfoncée depuis le début de cette nouvelle crise.

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L’imbroglio CEI

Le sort de la Côte d’Ivoire est en suspens depuis 2005, date de la fin du dernier mandat de Laurent Gbagbo. Jusqu’à aujourd’hui, le pays a sans cesse reporté un nouveau scrutin présidentiel censé marquer la fin de la crise provoquée par le putsch de 2002. Les dirigeants envisagent désormais une élection pour fin avril-début mai 2010, grâce aux négociations menées en urgence par le médiateur burkinabè Blaise Compaoré.

Toutes les tensions se cristallisent autour de l’enjeu crucial de la CEI, qui est chargée de l’organisation du scrutin. Les cinq sièges de la CEI étaient jusque là répartis entre le camp présidentiel, l’opposition et les Forces nouvelles, dans un esprit d’équilibre des forces. Mais les FN avaient fait part de leur intention de briguer la présidence pour endosser le rôle d’arbitre lors de la prochaine présidentielle. Les pro-Gbagbo (ou "patriotes"), emmenés par Charles Blé Goudé entendaient pour leur part stopper une CEI "dominée par les partis politiques". Ces divisions avaient jusque là empêché de trouver un consensus, de rétablir la CEI et de relancer le processus électoral.

La crise a été marquée par les manifestations de l’opposition, souvent émaillées de violences, dans lesquelles au moins sept personnes ont trouvé la mort.
 

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