Le chef de la police assassiné par un collègue
Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale algérienne a été assassiné au cours d’une réunion dans son propre bureau. Il a reçu plusieurs coups de feu de la part d’un autre policier agissant dans un acte de folie.
Publié le 25 février 2010 à 15h56, mis à jour le 26 février à 7h40
Le directeur général de la sûreté nationale (DGSN) Ali Tounsi qui occupait cette fonction depuis seize années, a été assassiné par balles jeudi 25 février par un collaborateur lors d’une réunion dans son bureau au siège de la police à Alger, a annoncé le ministère algérien de l’Intérieur. "Le décès de M. Ali Tounsi est survenu à 10H45 (09H45 GMT) lors d’une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d’une crise de démence, a utilsé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi, après quoi il a retourné l’arme contre lui se blessant gravement", a précisé le ministère dans un communiqué. L’auteur de l’assassinat a été hospitalisé, selon la même source. Une enquête judiciaire a été ouverte pour "déterminer les circonstances de ce douleureux événement", précise le texte.
La presse évoque déjà différentes pistes a fait état d’informations supplémentaires, qui n’ont pas été confirmées de source officielle. Selon des informations du quotidien El Watan, le policier auteur de l’assassinat aurait également ouvert le feu avec son arme de service sur tous les participants à la réunion, blessant plusieurs d’entre eux.
Transactions douteuses
Le site français nouvelobs.com avance que l’auteur des coups de feu pourrait être un commissaire et propre gendre d’Ali Tounsi, alors que le journal arabophone El Khabar avance une autre hypothèse. Il évoque l’intention d’Ali Tounsi de limoger le chef de la division héliportée de la police algérienne. C’est cet homme, Chouib Woustache, qui aurait tiré les coups de feu après un vif échange avec son patron. Plusieurs journaux ont indiqué qu’une enquête ordonnée récemment par Ali Tounsi sur des contrats passés avec des fournisseurs de pièces de rechange d’hélicoptères et de matériels informatique avait révélé l’implication de l’auteur de cet assassinat dans "des transactions douteuses".
"L’auteur des coups de feu n’a pas accepté les conclusions de cette enquête et n’était pas prêt à se soumettre à une quelconque sanction administrative ou à faire l’objet de poursuites judiciaires. Il est passé à l’acte après avoir eu vent de son prochain limogeage", a affirmé le quotidien arabophone Echorouk dans son édition électronique.
Lutte antiterrorisme
Le ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouni a souligné "le patriotisme de feu Colonel Ali Tounsi, compagnon d’armes et cadre valeureux". "Tounsi a consacré toute sa vie au service de la nation, à la lutte antiterroriste durant les 16 dernières années et à la modernisation de la sûreté nationale", a-t-il précisé.
La victime avait été nommé à la tête de la police en 1994 au moment où les violences des groupes armés islamistes contre les forces de l’ordre étaient à leur paroxysme. Depuis, il s’est employé à faire de la police la cheville ouvrière de la lutte contre le terrorisme, notamment dans les zones urbaines. Ce corps de sécurité a mis en place un important dispositif de sécurisation de la capitale et de ses environs après les attentats suicides perpétrés à l’aide de voitures piégées à Alger en avril et décembre 2007 par la Branche maghrébine d’Al-Qaïda.
Sous la houlette d’Ali Tounsi, la sûreté nationale est parvenue à déployer fin 2009 à Alger 40.000 policiers, contre 23.000 en 2008. La capitale, qui n’a pas enregistré d’attentat islamiste depuis plus de deux ans, compte environ 3,5 millions d’habitants. Le chef de la police prévoyait de porter les effectifs de ses forces à 200.000 à fin 2010 contre 140.000 fin 2007. (avec AFP)
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