Le Premier ministre Mahamadou Danda affirme vouloir « restaurer la démocratie »

Mahamadou Danda, le Premier ministre nommé mardi 23 février par la junte, assure qu’il a demandé des « garanties nécessaires » pour la « restauration réelle de la démocratie » aux militaires. Il n’a cependant pas encore rencontré Salou Djibo, le chef de la junte devenu mardi chef de l’Etat et du gouvernement.

L’assemblée nationale à Niamey © AFP

L’assemblée nationale à Niamey © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 24 février 2010 Lecture : 2 minutes.

La junte nigérienne a pris de nombreux Nigériens par surprise en annonçant la nomination de Mahamadou Danda au poste de Premier ministre du nouveau régime. La réaction de l’intéressé laisse en tout cas penser que sa désignation, moins d’une semaine après le coup d’Etat qui a renversé Mamadou Tandja, a été décidée rapidement.

Acteur de la transition de 1999

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Le choix Danda, ancien ministre de la Communication de Damouda Mallam Wanké et ancien porte-parole du gouvernement de transition en 1999 (après le putsch contre Ibrahim Baré Maïnassara), a le mérite de rassurer en partie les Nigériens. En 1999, le pouvoir avait été remis aux civils au bout de neuf mois, après des élections remportées par Mamadou Tandja.

Mahamadou Danda assure avoir déjà demandé "des garanties nécessaires" au Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte) pour s’assurer de s’engager "dans un processus devant aboutir à la restauration réelle de la démocratie". Mais il n’a en revanche "pas encore rencontré le président de la transition lui-même".

"Ma priorité c’est principalement la restauration de la démocratie", a insisté le nouveau Premier ministre, qui était jusqu’à présent un conseiller de l’ambassade du Canada à Niamey.  Il va falloir "préciser l’agenda de la transition pour que les choses soient très claires dans la tête de tout le monde et que nous ayons un chronogramme assez clair de travail", a-t-il poursuivi.

Les coudées franches de Salou Djibo

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Le chef du CSRD, Salou Djibo, a promis des élections rapides, et indiqué qu’il les "superviserait", mais aucune date n’a été fixée à ce jour, malgré les appels pressants de la communauté internationale.

Toutes ces déclarations peinent cependant à lever les inquiétudes de la société civile.

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Salou Djibo est officiellement devenu chef d’Etat et chef de gouvernement le mardi 24 février. Il pourra nommer ou destituer les ministres, y compris le Premier ministre, par simple décret. A la suite du coup d’Etat, la Constitution a été suspendue, tandis que le gouvernement, la Cour constitutionnelle et la Cour suprême ont été dissous. Ces deux dernières institutions doivent être remplacées par un Comité constitutionnel et une Cour d’Etat.

Un "organe", créé sous l’autorité du président du CSRD, sera chargé de rédiger un code pénal et une nouvelle Constitution qui doit être soumise au référendum pour son adoption.

A Dakar, le responsable de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) Alioune Tine, a dores et déjà mis en garde mardi contre le "risque" que le chef de la junte "s’éternise au pouvoir".

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