Fabre contre Faure : un duel au sommet

Jean-Pierre Fabre sera le principal challenger du président sortant Faure Gnassingbé lors des élections présidentielles du 4 mars. Portrait.

Jean-Pierre Fabre, candidat de l’UFC à l’élection présidentielle, ici à Lomé, le 7 février © Vincent Founier pour JA

Jean-Pierre Fabre, candidat de l’UFC à l’élection présidentielle, ici à Lomé, le 7 février © Vincent Founier pour JA

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 23 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Un intellectuel métis à la tête du Togo ? Ses partisans, qui l’ont surnommé « Obama », y croient dur comme fer : Jean-Pierre Fabre, 57 ans, succédera à Faure Gnassingbé Eyadéma lors de la présidentielle du 4 mars prochain. Considéré comme « le personnage le plus bouillant de l’opposition togolaise » pour sa verve et sa répartie – et ses attaques envers l’actuel président -, le secrétaire général de l’Union des forces de changement (UFC de Gylchrist Olympio) est persuadé que son heure est venue.

Après avoir longtemps rongé son frein dans l’ombre d’Olympio, empêché par une mystérieuse maladie lombaire de déposer un dossier de candidature valide, Fabre a été désigné candidat officiel de l’UFC pour la présidentielle, le 15 janvier. « Un lourd fardeau à porter », reconnaît ce père de trois enfants, par ailleurs grand admirateur du président américain John Fitzgerald Kennedy. « J’achète tout ce qui s’écrit sur lui », confesse-t-il.

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Redistribution des cartes

Ttitulaire d’un DESS de l’Université des Sciences et Techniques de Lille (France) et catholique pratiquant, Fabre a commencé par donner des cours d’économie à l’université du Bénin (UB), actuelle université de Lomé, avant de rejoindre un important groupe d’études en architecture et urbanisme (AUBA), dont il a occupé le poste de secrétaire général de 1981 à 1991. A cette date, la Conférence nationale souveraine dont il est le porte-parole lui donne l’occasion de se rapprocher du principal leader de l’opposition Gilchrist Olympio, qui vient de rentrer au pays après 28 années d’exil. Et il participe à la fondation de l’UFC en 1992.

Le nouveau candidat de l’UFC a-t-il une chance face à Faure ? Quoi qu’il en soit, il semble ne pas être complètement pris au dépourvu par cette « promotion » au sein de son parti. Du temps, Fabre en a eu pour se préparer à la magistrature suprême. En 2003, il n’avait pas été choisi par l’UFC pour la présidentielle. Mis hors jeu par le Code électoral, Olympio lui avait préféré Emmanuel Bob Akitani pour se présenter à sa place. Sept ans plus tard, Fabre a su faire redistribuer les cartes en sa faveur.

Passionné d’échecs

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Elu député en 2007 puis président du groupe de l’UFC à l’Assemblée, il fait taire ses détracteurs qui ne voient en lui qu’un « agitateur ». Patience, méthode et volonté… En bon soldat, Fabre applique fidèlement la leçon du général chinois Sun Tzu, qui est l’un de ses auteurs culte. « « L’art de la guerre », dit-il, est l’un des meilleurs livres de stratégie qui ait jamais été écrit… »

Mais Fabre est également un joueur d’échec passionné qui possède dans sa bibliothèque les biographies de Bobby Fisher, d’Anatoli Karpov et de Garry Kasparov – lequel est devenu un ferme opposant à Vladimir Poutine. Il aime aussi le sport, en particulier le volleyball et la boxe. Parviendra-t-il à mettre K.-O. son adversaire politique ? Rien n’est moins sûr. Pour l’heure, il est difficile de savoir s’il parviendra à séduire un électorat encore viscéralement attaché au nom d’Olympio…

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Retrouvez l’interview de Jean-Pierre Fabre : "Il faut laisser le RPT découvrir les vertus de l’opposition"

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