Année noire pour le journalisme subsaharien

Contraints à l’exil, menacés, assassinés: les journalistes du continent n’ont pas été épargnés l’année dernière.

Les journalistes du continent sont victimes de violences en tout genre © AFP

Les journalistes du continent sont victimes de violences en tout genre © AFP

Publié le 19 février 2010 Lecture : 1 minute.

Triste record en 2009 : jamais, depuis trente ans, autant de journalistes subsahariens n’avaient été contraints de s’exiler, conclut un rapport du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) paru le 16 février.

Cette ONG, basée à New York, milite pour la liberté de la presse à travers le monde et recense les atteintes qui lui sont portées. Et elle a fort à faire : assassinats, menaces, harcèlement et agressions physiques poussent au départ de nombreux journalistes et leurs familles. Les correspondants des médias étrangers, trop souvent considérés comme des espions, sont en première ligne.

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En Afrique centrale, le Rwanda fait l’objet de critiques. Lucie Umukundwa, correspondante de la station de radio Voice of America, a quitté le pays après plusieurs arrestations et l’agression de son frère. Robert Mukombozi, qui travaille pour le quotidien ougandais The Monitor, a été, de son côté, expulsé pour « manque de patriotisme ».

Geôles d’Asmara et de Banjul

La Corne de l’Afrique est la zone la plus sensible. Neuf journalistes somaliens ont été tués en 2009 sans qu’aucune enquête n’ait jamais été ouverte. En Érythrée, où la presse indépendante est interdite depuis 2001, une vingtaine de journalistes croupissent dans les geôles d’Asmara. Les autorités éthiopiennes ont encadré la presse par de nouvelles lois : quiconque « écrit, publie, diffuse » des informations servant des « intérêts terroristes » risque vingt ans de réclusion. Mais la notion d’« intérêt terroriste » n’est pas précisée…

De l’autre côté du continent, la presse gambienne est soumise à un rude traitement. En 2009, sept journalistes ont été emprisonnés pour sédition : ils avaient osé réclamer une enquête après la mort de l’un de leurs confrères. Et quarante autres ont pris la fuite, ces trois dernières années, pour échapper aux pressions dont ils faisaient l’objet.
 

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