"Des petits employés de la Banque centrale et du ministère des Finances, sont soupçonnés d’avoir transféré des fonds entre septembre et novembre 2009 vers plusieurs pays dont le Portugal, l’Allemagne, la Chine, Dubaï, l’Autriche, la Suisse, les îles Caïman et les Etats-Unis", a expliqué le procureur général Joao Maria de Sousa, jeudi 18 février.

Au total, dix-huit personnes ont été arrêtées pour le détournement de 137 millions de dollars de la Banque centrale angolaise.

Les enquêteurs ont réussi à récupérer environ 100 millions de dollars et saisi plusieurs voitures de luxe, des BMWs, Bentleys et des Porsches.

Corruption à tous les niveaux

L’Angola, un des pays les plus corrompus au monde selon l’ONG Transparency International, tente d’éradiquer ce fléau depuis l’année dernière. Le président José Eduardo dos Santos au pouvoir depuis 30 ans a prôné "la tolérance zéro" face à la corruption en novembre 2009. Il a également annoncé la semaine dernière un nouvel arsenal judiciaire dans ce domaine.

Le malaise est d’autant plus grand que des ministres du gouvernement seront peut-être entendus par les enquêteurs. "N’importe qui peut-être convoqué dans le cadre de l’enquête", a prévenu Joao Maria de Sousa. "Tous les citoyens sont égaux aux yeux de la loi", a-t-il poursuivi, alors que les rumeurs enflent sur l’implication de plusieurs officiels.

L’Angola ne veut pas être atteint par la "malédiction de l’or noir" qui semble avoir touché le Nigeria, avec lequel il rivalise pour la place de premier producteur de brut en Afrique. (avec AFP)