La formation du nouveau gouvernement reportée à lundi
Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro n’est pas parvenu à former un gouvernement dans le délai imparti. Il a obtenu 48h supplémentaires avant de proposer les noms des futurs ministres. Son entourage assure que le nouveau cabinet sera dévoilé lundi 22 février. Des représentants de l’opposition sont attendus à Ouagadougou pour de nouvelles consultations dimanche.
Mise à jour samedi 22 février à 14h15
Laurent Gbagbo a cédé à la demande de son chef de gouvernement. Guillaume Soro réclamait deux jours de plus pour former le cabinet ministériel, dont la liste devait initialement être rendue ce vendredi 19 février.
"Le chef de l’Etat a montré sa bonne volonté et a bien voulu accorder les 48 heures supplémentaires (demandées) pour que le Premier ministre puisse finaliser le gouvernement", a dit le chef du gouvernement lui-même, après une séance de travail avec Laurent Gbagbo dans la capitale politique Yamoussoukro, où les consultations continuent pour définir qui sera nommé.
Mais samedi 20 février, l’entourage de Guillaume Soro a laissé entendre que les consultations se poursuivraient pendant tout le week-end, pour une annonce lundi 22 février.
L’opposition au gouvernement ?
Ce nouveau délai pourrait s’expliquer par une dernière tentative d’intégrer des ministres issus de l’opposition au sein du nouveau cabinet.
Toujours selon l’entourage de Guillaume Soro, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara devaient être reçu par le facilitateur de la crise ivoirienne, le président burkinabè Blaise Compaoré, à Ouagadougou dimanche 21 février.
"Si la réunion donne quelque chose, l’opposition intégrera le gouvernement. Si elle ne donne pas de résultat, le gouvernement sera connu quand même", a déclaré cette source à l’AFP.
Chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro a été reconduit au poste de Premier ministre après la dissolution fracassante de l’ensemble du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) vendredi.
Vendredi, la tension montait en Côte d’Ivoire, près d’une semaine après cette double dissolution inattendue. L’opposition multipliait les manifestations et mobilisations à travers le pays, dénonçant la volonté du chef de l’Etat d’avoir la mainmise sur la commission électorale chargé de préparer le scrutin présidentiel maintes fois reporté.
Clore la crise
Le nouveau gouvernement aura en effet pour tâche de conduire la Côte d’Ivoire à un scrutin présidentiel reporté depuis la fin du mandat de Laurent Gbagbo en 2005, et censé clore la crise née du coup d’Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en un nord rebelle et un sud loyaliste.
"Nous ferons tout ce qu’il faut pour que personne ne soit laissé de côté", a promis Guillaume Soro, alors que les discussions achoppent sur la participation de l’opposition.
Réunie au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), elle a catégoriquement conditionné son retour au gouvernement à un "rétablissement" de la CEI. Le Premier ministre "va chercher à obtenir l’entrée du RHDP", a confirmé son entourage, jugeant toutefois "pas possible" de répondre à "la surenchère" des opposants.
En cas de blocage, M. Soro est "prêt à rendre le tablier", a menacé cette source.
La CEI récupérée par le pouvoir ?
L’opposition soupçonne le chef de l’Etat de vouloir reprendre en main la cruciale CEI – qu’elle dominait jusque-là – à la faveur de la crise qui a emporté cette structure et son président RHDP, accusé par le camp Gbagbo de "fraude" sur la liste des votants.
La CEI mise en place depuis 2005 avait été endossée par l’accord de paix signé en 2007 à Ouagadougou, qui avait débouché sur le gouvernement d’"union nationale" de M. Soro.
La crise à la CEI et la double dissolution ont renvoyé à une date indéfinie l’élection présidentielle. Elle était prévue "fin février-début mars", selon le dernier calendrier. (avec AFP)
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