Mamadou Tandja renversé ?
La tentative de coup d’Etat serait en train de réussir à Niamey. Les membres du gouvernement qui se trouvaient encerclés dans le palais présidentiel ont été exfiltrés par la faction rebelle responsable de l’attaque. Le chef de l’Etat Mamadou Tandja serait avec eux et s’apprêterait à prononcer sa propre destitution dans la soirée.
La tentative de renversement du pouvoir est toujours en cours à Niamey, la capitale nigérienne. Vers la fin de la matinée de ce jeudi 18 février, des militaires ont encerclé le palais présidentiel, où le gouvernement était réuni en conseil de ministres autour du président Mamadou Tandja.
Selon nos plus récentes informations, une partie de la garde présidentielle est entrée en rebéllion, menée par le colonel Djibril Hima dit "Pelé", par ailleurs président de la Fédération nigérienne de football (Fenifoot). Le coup d’Etat aurait réussi puisque la fraction rebelle s’est emparé des membres du gouvernement et du chef de l’Etat qui, selon une source diplomatique française jointe par RFI, est détenu dans une caserne. Il devrait prononcer un discours dans la soirée annonçant sa propre destitution.
La BBC, qui cite une source gouvernementale anonyme, confirme ces informations. «Le Président nigérien et son cabinet sont retenus par des soldats après des combats dans la capitale», a annoncé la radio britannique en fin d’après midi.
L’armée frondeuse
Depuis quelques mois, le président nigérien essaie d’amadouer l’armée, dont la fidélité et le soutien ne lui sont plus assurés. Habilement, il a tenté de concilier la carotte et le bâton, redoutant la fronde des soldats. A preuve, cette adresse en forme de requête, formulée à l’intention des militaires par le général Moumoudi Boureïma : "Je vous mets en garde contre toute tentative de remise en cause des institutions de la République".
Apparemment, il n’aura pas été entendu. La liste des coups d’Etat au Niger (1974, 1996 et 1999) semble bien partie pour s’allonger, l’armée ayant du mal à concevoir que Mamadou Tandja s’éternise au pouvoir.
Le chef de l’Etat aurait dû quitter ses fonctions à la fin du mois de décembre, au terme de son ultime mandat. Pour se prémunir contre l’échéance institutionnelle, il a fait voter un référendum au mois d’août (suivi d’élections législatives en octobre) en faveur de son maintien à la tête du pays. Lors de ces consultations, l’armée s’est largement abstenue. Plutôt que la voix des urnes, elle semble avoir choisi celle des armes.
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