Condamnations fermes dans l’affaire des « faux dinars de Bahrein »

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à des peines allant de dix-huit mois à sept ans de prison ferme les sept prévenus du procès des « faux Dinars de Bahrein », une affaire de faux-monnayeurs avec des ramifications internationales.

L’affaire des faux dinars de Bahrein concerne l’équivalent d’environ 300 millions d’euros © Reuters

L’affaire des faux dinars de Bahrein concerne l’équivalent d’environ 300 millions d’euros © Reuters

Publié le 18 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Accusé par le procureur d’avoir tenu un "rôle clé du début à la fin" dans l’affaire des faux dinars de Bahrein, le Congolais (Kinshasa) Richard Nozy Mwamba, absent lors du procès, a écopé mercredi 17 février à Paris de la peine la plus lourde, soit sept ans de prison. Les magistrats de la 11e Chambre considèrent cependant que "tous (ont) agi de mauvaise foi en ayant conscience du caractère contrefait des billets et de leur participation à une opération de blanchiment".

Zones d’ombre

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Un autre Congolais, Jean-Pierre Kimbangala, spécialiste du transport de "valises de billets", a été condamné à 5 ans de prison. Pareil pour le Tchadien Hassan Fadoul Kitir, ancien conseiller spécial du président Idriss Deby Itno, lequel était également absent lors du procès.

Des Français, Claude Sokolovitch, Jacques Milliet, Jean-Pierre Chariou et Jocelyne Lagalice, considérés par la cour comme les personnes chargées de recevoir et d’écouler les faux billets en France, ont tous les quatre écopés de peine allant de 18 mois à 3 ans de prison ferme.

Mais des zones d’ombres subsistent et les instigateurs de cette affaire rocambolesque n’ont pas été identifiés. Le Marocain Hicham Mandari, un des principaux suspects qui se présentait comme un ancien proche du roi Hassan II, a été assassiné en août 2004 en Espagne dans des circonstances non élucidées.

A ce jour, 86 millions de dinars contrefaits ont été saisis dans le monde, mais 54 millions seraient toujours dans la nature.

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Retour sur une escroquerie internationale

L’affaire remonte à 1998. Le royaume de Bahreïn connaît une soudaine augmentation de la quantité de ses billets de 20 dinars, représentant chacun 55 euros. L’économie bahreïnie est à genoux. Suite à une plainte déposée par le pays, l’affaire est instruite à Paris. A l’époque, les enquêteurs français arrêtent six individus qui chargaient des valises dans deux véhicules devant l’hôtel particulier sis 7 bis, place du Palais-Bourbon, dans le VIIe arrondissement de Paris. Le contenu des "bagages" est éloquent: en faux dinars, les policiers découvrent l’équivalent  d’environ 7,5 millions d’euros. Les compères sont fortement soupçonnés d’avoir échangé les faux billets, fabriqués en Argentine par la société Ciccone, dans diverses agences parisiennes.

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La valeur totale de la fausse-monnaie est estimée à 300 millions d’euros. Elle aurait transité par le Niger et le Tchad avant d’être échangée au Moyen-Orient et en Europe.

Les sept prévenus condamnés devront verser 4,5 millions d’euros à la Banque centrale de Bahreïn, "au titre de l’impression de nouveaux billets et de [leur] destruction ". Enfin, pour réparer "le préjudice d’image" subi par la Banque centrale et le royaume de Bahreïn, ils devront verser 500.000 euros à la première, et la même somme au second. (avec AFP)

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