Rashad Hussain, ambassadeur d’Obama auprès des musulmans

Le président américain vient de nommer cet Américain d’origine indienne représentant auprès de l’Organisation de la conférence islamique. Portrait de l’homme clé du rapprochement entre les États-Unis et le monde arabo-musulman.

La nomination de Rashad Hussein a été unaniment saluée dans le monde arabe © AFP

La nomination de Rashad Hussein a été unaniment saluée dans le monde arabe © AFP

Publié le 18 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Ne vous fiez pas aux apparences. Rashad Hussain est certes jeune et frêle. Et musulman pratiquant. Mais à tout juste 31 ans, cet Américain d’origine indienne possède une influence grandissante au sein de l’exécutif américain. Barack Obama vient de le nommer représentant spécial des États-Unis auprès de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Jusqu’alors conseiller juridique à la Maison-Blanche, il détient désormais un rôle clé dans le rapprochement de la Maison blanche avec les musulmans du monde entier.

Succédant à l’homme d’affaires d’origine pakistanaise Sada Cumber (nommé à ce poste par George W. Bush en 2008), Hussain incarne désormais la voix de l’Amérique auprès d’une organisation qui rassemble 57 pays à majorité musulmane, soit le plus grand ensemble intergouvernemental après les Nations-unies. Un poste particulièrement sensible.

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« Hafiz » du Coran

Dans son message vidéo diffusé lors du récent Forum Islam-Etats-Unis, inauguré à Doha le 17 février dernier, le président Obama a annoncé la nomination d’Hussain en rappelant qu’il était un « hafiz » du Coran, capable de réciter le livre sacré par cœur. La nomination d’un musulman pieux et érudit pour représenter les intérêts américains revêt une portée politique majeure. Mais les qualités de l’intéressé dépassent de loin la dimension symbolique de sa nomination.

Dans son message vidéo, le président Obama a indiqué que l’homme était un juriste brillant et, précision de poids, « un membre proche et fiable » de son entourage à la Maison-Blanche. Celui-ci a en effet joué un rôle clef dans la conception du « partenariat » proposé par Obama au monde arabe, dont les grandes lignes ont été tracées dans son discours du Caire, en juin dernier. Selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale dont Hussain dépend, la mission de celui-ci consistera à « renforcer la coopération des États-Unis et les pays membres de l’OCI dans les domaine d’intérêt mutuel, et à lutter contre toutes les formes d’extrémisme ».

« Une avancée dans la bonne direction »

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Fils d’émigrés indiens établis aux Etats-Unis dans les années 1960, Rashad Hussain a grandi au Texas. Son père était ingénieur des mines et sa mère médecin. Brillantes études : il obtient une double licence en philosophie et sciences politiques. Puis il est décroche le diplôme d’études arabes et islamiques de Harvard. Fier de ses origines, il revendique un héritage constituant « un élément central de son identité de musulman américain ». Il a également étudié le droit à l’université de Yale dont il a dirigé la prestigieuse revue de droit (le « Yale Law Journal »). En 2004, il a notamment signé dans cette publication un article remarqué attirant l’attention des Américains sur l’impact « potentiellement négatif » sur les libertés civiques des mesures prises pour lutter le terrorisme.

Sa nomination a été unanimement saluée dans le monde arabe qui s’inquiète de plus en plus de la poussée islamophobe que connaît Occident. « C’est une avancée dans la bonne direction », a notamment réagi le gouvernement du Qatar, organisateur du Forum Islam-Etats-Unis de Doha.

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