Formation d’un nouveau gouvernement : l’ex-rébellion soutient Soro

Le Premier ministre Guillaume Soro, chargé de composer rapidement un nouveau gouvernement, peut s’appuyer sur les Forces nouvelles. L’ancienne rébellion, dont il est à la tête, l’encourage à poursuivre l’effort de normalisation qui doit mener à une prochaine élection présidentielle.

Le président Laurent Gbagbo (g.) et le Premier ministre Guillaume Soro le 6 janvier 2010 à Abidjan © AFP

Le président Laurent Gbagbo (g.) et le Premier ministre Guillaume Soro le 6 janvier 2010 à Abidjan © AFP

Publié le 17 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 10h 26

Guillaume Soro doit jouer serré mais il a le soutien de ses troupes. Les dirigeants des Forces nouvelles (FN, ancienne rébellion ivoirienne) ont assuré  leur leader de leur soutien, mardi 16 février. Le Premier ministre, qui doit former un nouveau gouvernement "avant la fin de la semaine" après la dissolution du cabinet et de la commission électorale, peut donc compter sur ses partisans qui entendent bien que soient préservés les acquis de l’accord de paix signé en 2007 à Ouagadougou.

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Dans le cadre de ses consultations avec les partis politiques, débutées lundi, Guillaume Soro a rencontré la direction des FN dans leur fief de Bouaké (centre).

Après la reconduction de Soro comme Premier ministre, le  13 février, l’ex-rébellion lui apporte tout son soutien. Les FN ont salué sa volonté de "préserver les acquis de l’accord politique de Ouagadougou et de poursuivre (ses) objectifs", comme "l’achèvement de la liste électorale, l’organisation des élections dans les meilleurs délais et la réunification du pays".

Des profils moins "marqués" politiquement

Le président Laurent Gbagbo a causé un trouble important, vendredi, en dissolvant le gouvernement et la Commission électorale indépendante (CEI), après plus d’un mois de crise dans cette institution. Chargée d’organiser le scrutin présidentiel sans cesse reporté depuis 2005 et censé clore la crise née du coup d’Etat manqué de 2002, la CEI a été soupçonnée de fraude par le camp présidentiel.

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Dans un courrier remis lundi à son homologue ivoirien, le président burkinabè Blaise Compaoré a lui aussi plaidé pour le respect de l’accord de Ouagadougou. Il a souhaité que le nouveau gouvernement "ait une feuille de route claire" pour organiser rapidement l’élection.

Lors d’une rencontre lundi soir à Yamoussoukro, capitale politique de Côte d’Ivoire, le président Gbagbo et le Premier ministre "se sont entendus sur le format" du gouvernement. Ces derniers jours, l’idée d’un collège de ministres plus restreint que le précédent (de 33 membres) a été souvent avancée. Le gouvernement pourrait compter des profils moins "marqués politiquement", selon un proche de Guillaume Soro.

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Quelle place pour l’opposition ?

Laurent Gbagbo a dénoncé un processus de paix "pris en otage par des partis politiques" et réclamé, au moment de la dissolution, un "gouvernement de sortie de crise" qui ne soit pas "aux ordres" des partis.

L’une des grandes questions demeure cependant la participation de l’opposition et sa place dans ce nouveau gouvernement. L’opposition a qualifié la dissolution de "coup d’Etat" et a décidé de ne plus reconnaître Laurent Gbagbo en sa qualité de chef de l’Etat.

Réunie au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui compte l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, elle a conditionné son retour au gouvernement à un "rétablissement" de la CEI dissoute.

Prévue pour "fin février-début mars" selon le dernier calendrier, l’élection présidentielle est désormais reportée à une date indéterminée. En réalité au moins trois mois après que la crise à la CEI – dont le président avait été accusé de "fraude" sur la liste des votants – soit résolue.

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