Dissolution du gouvernement et de la CEI : l’opposition s’insurge contre un « coup d’Etat »

L’opposition ivoirienne a qualifié de « véritable coup d’Etat » le discours de Laurent Gbagbo annonçant la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante, samedi 13 février 2010. Elle appelle la population à « s’opposer par tous les moyens » au régime, qualifié de « dictature ». 

Le président du directoire du RHPD, Alphonse Djédjé Mady (à g.) et Henri Konan Bédi� © AFP

Le président du directoire du RHPD, Alphonse Djédjé Mady (à g.) et Henri Konan Bédi� © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 13 février 2010 Lecture : 2 minutes.

0px;"S’opposer par tous les moyens à cette dictature"
La double dissolution est "antidémocratique et anticonstitutionnelle" et "constitue un véritable coup d’Etat", a estimé Alphonse Djédjé Mady, le président du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le RHDP, composé essentiellement du RDR et du PDCI, "ne reconnaît plus M. Laurent Gbagbo comme chef de l’Etat de Côte d’Ivoire" a-t-il poursuivi, et "ne reconnaîtra ni la nouvelle CEI ni le nouveau gouvernement en formation selon les termes de M. Laurent Gbagbo".
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font-family:dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI)discours à la télévision ivoirienne
Risque politique important
La décision du chef de l’Etat, qui prend là un risque politique important, est la conséquence du blocage des négociations qui ont eu lieu le 11 février à Ouagadougou (Burkina Faso). La rencontre des parties ivoiriennes autour du médiateur Blaise Compaoré avait pour principal objectif de résoudre le différent entre le camp présidentiel d’un côté et  la CEI et l’opposition de l’autre.

Soutenu par le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP) le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, a refusé de démissionner.

Il est accusé depuis plusieurs semaines par le pouvoir d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale quelque 429 000 noms. De son côté le parti du chef de l’Etat, le Front populaire ivoirien a lancé des procédures judiciaires pour rayer de la liste des électeurs à la « nationalité douteuse ». Plusieurs incidents, incluant des dizaines de blessés et l’incendie de bâtiments publics, ont éclaté en province avant que les autorités suspendent la période de contentieux au nom de l’intérêt national.

Nouveau gouvernement lundi 15 février

Le chef de l’Etat souhaite néanmoins préserver les acquis de l’accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007. Dans son discours, il reconduit donc le Premier ministre, Guillaume Soro, dans ses fonctions.

Ce dernier est chargé de proposer dès le 15 février un gouvernement restreint «  de mission » qui pourrait comprendre une quinzaine de membres. La participation des ministres issus de l’opposition civile (RDR et PDCI) n’est pas encore décidée.

« Le Premier ministre souhaite conserver un équilibre politique pour éviter tout blocage, explique t-on à la Primature. Néanmoins, il aimerait le dépolitiser pour éviter d’avoir des ministres qui sont perpétuellement en campagne. Les partis pourraient proposer des techniciens aux compétences reconnues. »

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