Dissolution du gouvernement et de la CEI : l’opposition s’insurge contre un « coup d’Etat »
L’opposition ivoirienne a qualifié de « véritable coup d’Etat » le discours de Laurent Gbagbo annonçant la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante, samedi 13 février 2010. Elle appelle la population à « s’opposer par tous les moyens » au régime, qualifié de « dictature ».
Soutenu par le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP) le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, a refusé de démissionner.
Il est accusé depuis plusieurs semaines par le pouvoir d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale quelque 429 000 noms. De son côté le parti du chef de l’Etat, le Front populaire ivoirien a lancé des procédures judiciaires pour rayer de la liste des électeurs à la « nationalité douteuse ». Plusieurs incidents, incluant des dizaines de blessés et l’incendie de bâtiments publics, ont éclaté en province avant que les autorités suspendent la période de contentieux au nom de l’intérêt national.
Nouveau gouvernement lundi 15 février
Le chef de l’Etat souhaite néanmoins préserver les acquis de l’accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007. Dans son discours, il reconduit donc le Premier ministre, Guillaume Soro, dans ses fonctions.
Ce dernier est chargé de proposer dès le 15 février un gouvernement restreint « de mission » qui pourrait comprendre une quinzaine de membres. La participation des ministres issus de l’opposition civile (RDR et PDCI) n’est pas encore décidée.
« Le Premier ministre souhaite conserver un équilibre politique pour éviter tout blocage, explique t-on à la Primature. Néanmoins, il aimerait le dépolitiser pour éviter d’avoir des ministres qui sont perpétuellement en campagne. Les partis pourraient proposer des techniciens aux compétences reconnues. »
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