Gbagbo prêt à dissoudre le gouvernement ivoirien
Le président ivoirien Laurent Gbagbo devait annoncer vendredi soir à la télévision nationale la dissolution du gouvernement et une nouvelle organisation de la commission électorale indépendante (CEI). Il pourrait prendre ses décisions en vertu de l’article 48 de la constitution qui lui donne le droit de prendre des « mesures exceptionnelles » (1).
De bonnes sources à Abidjan ont indiqué à Jeune Afrique l’intention du chef de l’Etat de maintenir Guillaume Soro au poste de Premier ministre. Le chef de l’ex-rébellion, qui tient toujours la moitié nord du pays, aurait pour mission de former un gouvernement « plus efficace » composé d’une quinzaine de membres.
Le sort des ministres issus de l’opposition civile, le Rassemblement des Républicains (RDR) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), n’était pas encore décidé vendredi en milieu d’après-midi.
La « nouvelle » commission électorale devrait être « allégée » et « plus opérationnelle », ont indiqué des sources proches du pouvoir
La décision du chef de l’Etat, qui prend là un risque politique important, est la conséquence du blocage des négociations qui ont eu lieu le 11 février à Ouagadougou . La rencontre, autour du médiateur, Blaise Compaoré, pour principal objet de résoudre le différent entre le camp présidentiel d’un côté et la CEI et l’opposition de l’autre.
Soutenu par le Rassemblement des Houphouétistes, – composé principalement du RDR et du (PDCI) – le président de la CEI, Robert Beugré Mambé, a refusé de démissionner.
Celui-ci est accusé depuis plusieurs semaines par le pouvoir d’avoir tenté d’introduire frauduleusement sur la liste électorale quelque 429.000 noms. De son côté le parti du chef de l’Etat, le Front populaire ivoirien a lancé des procédures judiciaires pour rayer de la liste des électeurs à la « nationalité douteuse ». Plusieurs incidents, incluant des dizaines de blessés et l’incendie de bâtiments publics, ont éclaté en province.
(1) Lorsque les Institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances après consultation obligatoire du Président de l’Assemblée nationale et de celui du Conseil constitutionnel. Il en informe la Nation par message. L’Assemblée nationale se réunit de plein droit.
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